Superbe. Du grand cinéma. Le film n'est pas sans rappeler le Long dimanche de fiançailles de Jeunet. J'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour entre Veronika et Boris, le niveau d'intensité m'a un peu rappelé L'Aurore, en moins fort, mais tout de même. Quoiqu'il en soit, c'est classique mais tellement beau (oui je suis romantique).
C'est sur ce fond d'histoire passionné que le film dépeint un portrait peu commun de la Russie de la 2nd Guerre mondiale. En effet c'est la première fois que je vois un film sur la guerre en Russie qui traite de la vie à l'arrière, avec l'effort de guerre, les blessés, les veuves ... La Guerre, avec un grand G.
Ce qui est le plus fort dans tout cela, c'est qu'a aucun moment le film ne sombre dans le mélodramatique inutile. Chapeau.
Ce qui m'a le plus marqué dans le film, c'est la beauté et l'originalité des plans. Mikhaïl Kalatozov est un putain de génie ! Je ne compte même pas le nombre de plan hallucinant que j'ai pu voir. Le plus marquant reste celui ou la caméra est directement installé dans le piano, ou encore le plan séquence suivant Veronika traversant les chars russes pour tenter de retrouver son amant. Du grand art.
Le tout est accompagné par une musique fort sympathique, qui colle parfaitement à l'univers que dépeint Kalatozov. Scène assez paradoxale lorsque, lors d'un bombardement, le cousin de Boris se met a jouer un morceau de piano, tentant vainement de masquer le bruit des bombes. Cette scène m'a rappelé une scène de La liste de Schindler, lorsque le SS joue du Mozart pendant le massacre des juifs du ghetto.
Bref, tout est parfaitement calibré dans ce film. J'ai beau chercher, je ne vois pas ce qui m’empêche de lui attribuer 10.
A chaque fois que je vois un film soviétique, je prends une claque. Il faudrait peut être que j'en visionne plus souvent ...