Quand Claude Chabrol s'attaque à la loi du talion, il n'y va pas de mains mortes. Ainsi, il opte pour une réflexion intéressante sur la vengeance, celle-ci amenant à une solitude inévitable et à la perte progressive de repères.
En faisant de Jean Yanne l'ennemi à abattre, Chabrol corse la chose. Et pour cause, tout le monde rêve de le tuer sauf sa mère (Raymone). Sa femme subit diverses réactions orageuses de son mari sur sa cuisine (Anouk Ferjac). Son fils ne supporte plus ses agressions multiples (Marc Di Napoli). Sa maîtresse ne le fréquente plus depuis la mort du fils de Michel Duchaussoy (Caroline Cellier). Même ses amis semblent ne plus vouloir être invités chez lui. Ce qui rend les suspects multiples et le crime potentiel encore plus inévitable.
Le réalisateur brosse alors un portrait d'homme exécrable et fort en gueule et le confronte à un être meurtri et discret, mais calculateur jusqu'à un final impérial.
Au final, Duchaussoy devient aussi affreux, voire pire que Jean Yanne. Il en vient à créer le crime parfait ou ce qui semble l'être et n'a quasiment aucun remord. Si Jean Yanne incarne un personnage au tempérament de feu, Duchaussoy est froid à en faire peur. Ce qui en fait un être aussi détestable.
Jean Yanne et Michel Duchaussoy sont absolument parfaits, vite rejoints par le charme de Caroline Cellier. Au passage soulignons la scène absolument phénoménale du dîner avec un Jean Yanne en feu.