Le réalisateur provoquant de "Shortbus" s'éssaie au drame intimiste et le fait plutôt bien.
John Cameron Mitchell délaisse l'univers décalé et provoquant de ses précédents films pour s'attaquer au drame intimiste très prisé par les Oscars. Alors que l'on pouvait redouter un pensum chiant et tristounet, le metteur en scène de "Shortbus" parvient à livrer une réflexion intéressante et touchante (même si peu originale) sur le deuil et la difficulté de se reconstruire, ne prétendant jamais apporter une quelconque solution mais faisant éclore une certaine émotion le temps de quelques scènes. Si la mise en scène est un poil rigide par instants et que le tout manque singulièrement de cet humour qui faisait la force des précédents essais de Mitchell (hormis une courte séquence de fous rires), le scénario, lui, est un modèle de construction et d'économie, bien aidé par une interprétation impeccable (Aaron Eckhart en tête) même si l'on pourra regretter que le jeu pour une fois sincère de Nicole Kidman soit considérablement atténué par le visage peu expressif et botoxé de la comédienne.
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