Papy,

J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer ces combats sans jamais se lasser de voir cette brute épaisse dégoulinante sautiller dans son peignoir léopard. Puis, nous aurions assisté à cette séduction complexe entre deux êtres faisant preuve d’un narcissisme éloquent, entre la femme inaccessible et le boxeur sûr de son talent. Là, au bal des provocations et du cirage de pompe serait intervenue la dégringolade du champion, le grand La Motta, dont la jalousie maladive aurait finalement rudement mis à l’épreuve sa fraternité.

Ce noir et blanc si esthétique nous aurait tous deux beaucoup plus, à n’en pas douter. Tout comme la performance de la troupe d’acteurs accompagnant De Niro dans ses combats. Tout comme cette transcendante violence, pas seulement exclusive au ring et retranscrite jusque dans les traits durs du boxeur et dans ce nez atrophié. Tout comme la virtuosité dont a fait preuve Scorsese en mettant en scène ces 2 heures de biopic en or.

Je n’en dirai pas plus. C’était ton film préféré, ce n’est pas le mien, mais qu’importe. C’est incroyable comme il te ressemble.

Avec tout mon amour.

Antoine.
Deleuze
9
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le 24 mai 2013

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