Que dire sur "Réminiscence" de Lisa Joy ? Si ce n’est que ce long-métrage à l’esthétisme ultra-léché, souffre d’un mauvais timing en termes de récits dystopiques, post-apocalyptiques, uchroniques et tous les adjectifs en “ique” ? En effet et malgré toutes ses qualités formelles, “Reminiscence” se trouve être lui-même une réminiscence d’un genre cinématographique qui semble s’épuiser. La vision de Miami en partie sous les eaux après une catastrophe écologique et une guerre civile ayant plongé le pays dans le chaos, sont de bonnes idées qui arrivent trop tard ! Alors que le commun des mortels attend la vague ultime engloutissant la ville, la caste des “barons” - les nantis - vivant sur des terres sèches protégées par des barrages, nous renvoie une fois encore vers les inégalités sociales d’un monde en perdition. Une vision nihiliste qui n’apporte rien de nouveau dans la forme. Quant à l’histoire proprement dite, nous suivons - et il faut le dire, avec peine tant l’action est timorée (avis perso) - Nick Bannister (Hugh Jackman), un détective privé de la mémoire chargé de retrouver - grâce à un caisson conducteur dans lequel se plonge le demandeur - les bons souvenirs de ses clients. Dans son loft au décorum d'après-guerre, Nick Bannister reçoit la visite de Mae (Rebecca Ferguson) et le coup de foudre est immédiat. Malheureusement, Mae disparaît sans laisser de traces, à Nick de la retrouver. Balisé à la manière d’un polar des années 40, “Réminiscence” propulse Hugh Jackman - pas très inspiré (avis perso) - dans des bateaux taxis, des trains et autres, pour les besoins d’une enquête poussive sur les traces de Rebecca Ferguson à la posture d’une Jennifer Connelly tout droit sortie de “Dark City” dont “Réminiscence” en emprunte l’univers anachronique, (encore du "ique"), mais n’est pas Alex Proyas qui veut ! Qui est cette femme fatale, quels secrets cache-t-elle ? Autant de questions qui trouveront des réponses - mais n’attendez surtout pas un twist final ébouriffant - au fur et à mesure d’une investigation dans les bas-fonds humides de la ville. Quelques scènes magnifiques s’ajouteront tout de même au crédit de cet essai de SF en demi-teinte !