Bof bof, comme souvent avec ce réalisateur.


À nouveau, Siedl se ramène avec une idée de départ assez séduisante mais ne se donne jamais la peine de l'explorer, il laisse simplement ses personnages parler et se répéter. Au fond, qu'il soit prof, on s'en fout. Et même obsédé sexuel. C'est juste un type seul. Qui a sa petite anecdote à raconter. Seidl s'en contente.


Je tique sur le fait que la personne suivie est à la fois prof et obsédé, mais il est vrai que c'est surtout le titre français qui insiste dessus lourdement. Mais bon, n'empêche que cela fait réellement partie de la personnalité du type, que Seidl l'a choisi certainement pour ces caractéristiques. Sauf qu'il n'en fait rien. Rien de rien. Ni même du reste, puisque le film parle d'autres choses.


Je n'arrive pas à y croire en plus. Ce qui m'empêche d'y croire, ce sont les scènes tournées en classe : le professeur s'exprime en champ, les élèves écoutent en contre-champ. Le cours part très vite en sucette. Les élèves ne réagissent pas. Vu la manière dont c'est filmé, il se pourrait que le bonhomme ne soit même pas en train de donner cours. Le concept visuel déforce le propos, déforce la situation. On ne profite pas assez de la folie de ce personnage. Les querelles avec la mère ont l'air un peu plus vraies. Du moins lorsque l'on film la mère en train de lui fait les reproches, Renatus quant à lui a juste l'air de jouer son rôle.


Que ce soit vrai ou faux n'aurait pas tant d'importance si au moins le récit était nourri, si l'auteur exploitait d'une quelconque façon son personnage, ses situations. Au lieu de cela, on assiste juste à des scènes qui se ressemblent, qui ne racontent rien de plus que ce qui a été dit, ou alors si peu. Au fond, le film aurait pu ne durer que 20 minutes. En une heure, l'auteur avait largement le temps d'approfondir la personnalité de ce pauvre monsieur, mais aussi le confronter à quelque chose chose qui aurait permis de mieux situer à quel point son mode de vie l'isole dans la vie.


Visuellement, en plus de dévaloriser son sujet, Seidl joue toujours avec les mêmes cadrages, à croire qu'il ne sait filmer que d'une seule manière. Il a bien trouvé une manière photographique d'isoler le personnage, histoire de faire résonner le thème, mais le réalisateur n'a que deux ou trois cartes en main qu'il rejoue sans cesse. C'est tellement triste de voir un artiste ne cherchant jamais à se remettre en question, ne cherchant jamais à jouer avec son médium, ne cherchant jamais à pousser plus loin ce qu'il a à raconter.


Bref, il n'y a pas grand chose à manger dans ce film ; une fois de plus, je me suis laissé berner par l'idée de base très bonne. Et je suis sûr que ça arrivera encore, ce type a vraiment de bonnes idées pour commencer un film, mais son problème c'est qu'il ne cherche jamais à aller plus loin.

Fatpooper
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le 8 sept. 2016

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