Requiem for a Dream par MosquitoStorm

Je suis prêt à excuser beaucoup de choses pour ce film. Le montage aronofskyen qui, du génial épileptique de Pi, passe à du clipesque pour bien souligner au gros feutre rouge : la drogue c'est toujours la même chose, les mêmes rituels, les mêmes angoisses..., la présence de Jared Leto (allergie personnelle que je n'explique pas), les violons vocodés... Mais, s'il y a bien un truc que je n'excuse pas, c'est la quasi totale absence (allez, il y a deux petites scènes sur 2h de film qui me contredisent) du côté attrayant de la drogue. On ne commence pas et on ne continue pas à se droguer pour avoir des ulcères dans le bras. On le fait car il y a un attrait : social, combler un déséquilibre, recherche d'exaltation physique... En omettant d'en parler, Aronofsky plombe la crédibilité de son message. Je trouve A Scanner Darlky (le roman de Dick et l'adaptation par Linklater, Trainspotting fonctionne aussi pour cette comparaison) beaucoup plus empathique avec ses personnages : Dick y dénonce l'hypocrisie de la société face aux drogués avant tout parce qu'il a évolué au sein de ces gens. Il les a connu, il les a aimé, il a ri avec eux. Requiem for a Dream n'est pour moi que l'histoire de robots sans âme qui finissent à la casse. Dommage pour un metteur en image du talent d'Aronofsky.