Horreur absolue.

>> Attention spoil ! <<

Difficile d'écrire quelque chose juste après avoir vu ce film... Le dernier quart est d'une horreur insoutenable.

Biélorussie, 1943. Deux gamins fouillent le sable. Ils cherchent des armes pour pouvoir partir à la guerre. L'un deux, Fliora, en trouve une et rejoint les partisans. Difficile de comprendre où veut en venir le film durant la première heure. Le gamin ne parle pas ou peu, il ne comprend pas très bien dans quoi il s'est embarqué. Ça lui plait, ça ne lui plait pas, il ne sait pas trop, il ne veut pas être mis à l'écart mais il a peur au fond de lui. C'est lorsque la première bombe tombe près de lui qu'il commence à devenir fou, à comprendre, à vouloir survivre, il rit. Il rit de voir qu'une bouteille vide tombe d'un avion plutôt qu'une bombe, et ça deux minutes après que deux hommes aient sauté sur une mine. Il rit d'être en vie, il rit à en devenir fou.

Au fil du film, on est plongé dans la tête de Fliora, on découvre en même temps que lui les pires atrocités de la guerre par son regard de tout jeune adolescent. Pas de place pour le pathos ou la réflexion. L'image est brute, brumeuse, boueuse. L'horreur est constatée de l'extérieur mais jamais montrée. On ne voit pas une personne mourir, pas une personne brûler, pas une femme être violée. On ne voit pas ce que Fliora ne voit pas. Mais on sait, on comprend comme lui, on devine, on s'horrifie devant autant de violence inutile.

Le film s'achève sur le Lacrimosa du Requiem de Mozart pendant que défilent des images d'archives de camps de concentration, de rassemblements à la gloire d'Hitler et et bombardements. Le gamin vide son chargeur sur un portrait d'Hitler restée dans la boue. Les images s'inversent. Si seulement ce n'était pas la guerre. Tout cela ne peut pas avoir eu lieu.

Le gamin rejoint son régiment au pas de course, la haine a pris la place de la fierté dans son cœur. La boucle est bouclée.