Avec Resident Evil, Paul W. S. Anderson tient u projet qui a du potentiel. Les films de zombies obtiennent une certaine popularité, et la perspective d’adapter une franchise vidéo-ludique comme resident evil ouvre un marché qui pourrait devenir une mine d’or. Il prend donc une tête d’affiche convaincante (au hasard, son amie Milla Jovovich, qui deviendra par la suite sa femme), il suit approximativement une trame classique en faisant intervenir un commando dans un laboratoire ultra secret enterré sous la ville de Racoon city où un problème technique a eu lieu. Cependant, le spectateur n’est pas une bille, et il sent vite poindre l’entourloupe. Déjà on nous montre un braquage dès le générique, suivi du pétage de câble de l’ordinateur central qui se met à tuer tous les employés. Puis on découvre notre héroïne, en état d’amnésie temporaire. Et là, on sent que c’est une histoire injustement complexifiée qui va jouer sur les souvenirs de ses protagonistes. Ainsi, Milla découvre qu’elle s’est faite prendre comme une bête par un type découvert à l’entrée du labo, avant qu’un twist (prévisible et remarquablement crétin : un personnage qui change du tout au tout en un instant) vienne alourdir encore le côté j’me-la-pète. Côté militaire, on n’est guère mieux loti. Avec une Michelle Rodriguez qui aboie autant qu’à l’ordinaire (et qui pense ici totalement avec ses couilles), le commando avance en pétant toutes les sécurités simplement pour atteindre l’ordinateur central, qui a des sentiments. Plutôt que de se poser 5 minutes en examinant la situation (franchement, ça se voit que c’est un labo de recherche) et en se demandant pourquoi l’ordinateur a décrété la quarantaine générale (déjà, le mot « quarantaine » avec les symboles « danger biologique » sont suffisamment effrayants pour interpeller), ils cassent tout, déconnecte l’ordinateur, tout ça pour ouvrir des portes. Résultat ? Que dalle ! Ils font une copie du disque dur et ils refont marche arrière. Mais maintenant, il y a des zombies partout (ces crétins s’étant à peine attardés sur les cadavres qu’ils ont croisé à l’aller. Bref, entre Milla qui saute sur un mur et Milla qui perfore la langue d’un mutant contaminé par le virus G (on remarquera une certaine absence de clarté sur les différences entre virus T et G, une chose primordiale dans les jeux, puis plus tard dans le bon animé Resident evil degeneration). Avec des effets spéciaux cheapos et une musique électro rap j’te-pète-la-gueule, la production a tout du nanar fauché, sauf qu’il ne fait pas rire. Si une séquence ou deux pouvaient se révéler marrantes (le final dans le train, le couloir à rayons lasers…), le résultat fait peine à voir (très grande pauvreté du produit), guère rattrapé par les prestations approximatives de l’intégralité du casting. Des bases branlantes pour un résultat qui vide la tête sans chercher à faire ça bien.

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le 22 oct. 2014

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Voracinéphile

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