Mais quel rapport avec Alice au pays des Merveilles bordel ????!!

Seconde adaptation au cinéma d'un jeu-vidéo pour l'américain Paul W. S. Anderson, après Mortal Kombat. Il était prévu à l'origine que la mise en scène soit confiée à George A. Romero, décision on ne peut plus logique quand on sait que le maître du film de zombies (La Nuit des Morts-Vivants, Zombie, Le Jour des Morts-Vivants, entre autres) fut la principale influence de la série des jeux-vidéos Resident Evil. Mais, malgré un scénario assez fidèle à celui du jeu, Romero fut évincé par des producteurs qui voulaient quelque chose de plus spectaculaire.
Le résultat final n'est ainsi pas véritablement dans l'esprit du jeu, basé sur une enquête angoissante et la survie dans un univers hostile avec peu de moyens – la recherche et l'économie de munitions est notamment une donnée essentielle de la série de jeux créée par les japonais de Capcom. Dans le film, au contraire, l'équipe de commando mitraille les zombies à tout-va, à tel point qu'on a finalement plus l'impression de regarder une adaptation du jeu-vidéo de shoot them up House of the Dead (mais celui-ci a également eu le droit à son adaptation).

Pourtant, dès le prologue, on sent une volonté de montrer aux spectateurs que le film sera fidèle au jeu. Mais le côté ostentatoire de cette démonstration ne la rend que plus louche, et cette fidélité apparaît vite être l'équivalent du manoir du film : une façade, un leurre, un décor familier n'ayant finalement aucune importance.
Pour autant, le climat installé au début du film ne manque pas d'intérêt, développant une histoire d'intelligence artificielle meurtrière par excès de zèle, en référence évidemment au HAL de 2001 : l'odyssée de l'espace, mais aussi au Mystère Andromède de Michael Crichton (et adapté au cinéma par Robert Wise), autre précurseur de la science-fiction paranoïaque et cruelle, qui développait également une histoire d'infection mortelle. Le film est ainsi étrangement plus axé sur la menace technologique que sur celle des zombies. D'ailleurs, tout se passe dans le laboratoire secret du Hive, et rien dans le sombre manoir (qui vaut pourtant le titre européen du jeu – son titre original au Japon est Biohazard – et donc du film).
L'histoire est au final aussi passionnante qu'une sortie au supermarché (malgré une volonté de jouer sur les traitrises et autres retournements de situation, dans l'esprit du jeu), apportant quand même son lot de petites satisfactions primaires, entre festins joyeux de zombies et jeu de jambes de Milla Jovovich.
Cette dernière est la principale attraction du film et est montrée nue dès que possible, dans des séquences rappelant le rôle qui la fit connaître, Leeloo du Cinquième Élément de Luc Besson.
L'autre tête d'affiche du casting est Michelle Rodriguez, virile et intimidante comme à son habitude, allant jusqu'à narguer les zombies en leur offrant "en apéritif" des gouttes de son sang... Classe.

Par ailleurs, le film fait explicitement référence aux jeux Resident Evil à plusieurs reprises, notamment sur la fin qui reprend clairement Resident Evil 2. Certains plans sont même des copies de ceux du jeu, angles de caméra inclus. Et quand on sait que ceux-ci étaient eux fortement inspirés des plans de films de Romero, on ne sera pas surpris à la fin de voir un plan reprenant la une de journal titrée « THE DEAD WALK » issue du Jour des Morts-Vivants.
Côté références, on trouve également de nombreuses allusions (de l'aveu même du réalisateur) à Alice au pays des merveilles, du prénom d'Alice au lapin blanc utilisé pour tester le virus, en passant bien-sûr par la Reine Rouge et sa passion des décapitations. Pourquoi Alice ? Quel est le sens de ses références ? Et, pendant qu'on y est, pourquoi donc la Reine Rouge est une gamine capricieuse ? Autant de questions sans réelle réponse.
Mais, au fond, who cares ?

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le 31 mars 2012

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youli

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