Souvent montré comme le plus faible épisode de la saga, nous avons ici celui qui parvient presque à égaler le premier (plus de surprises, mais une nouvelle gestion bienvenue de l’intrigue). Après les années 50, le voyage historique se paye le luxe d’un retour aux sources en 1885, dans l’ouest des cowboys et des joueurs de country. Tanen revient lui aussi dans la partie (la malédiction de Hill Valley, toujours tenace), et parvient même à acquérir une carrure plus menaçante que la simple brute qu’il incarnait jusqu’ici. C’est aussi le retour au Doc Brown inventeur (hilarante séquence du réfrigérateur). Le film lui ménage d’ailleurs la place d’honneur, car si Marty reste toujours le vecteur d’intégration, le Doc reste l’idole charismatique la plus acclamée, celle qui a fait la légende de Retour vers le futur. C’est avec la tendresse cucul du scénariste qu’on suit l’idylle annoncée entre le scientifique lunatique et l’institutrice éblouie, formant le parfait couple rétro réuni malgré les quiproquos temporels. Le premier film plaçait déjà les sentiments au cœur de l’intrigue, ils sont ici nettement plus développés, plus palpables aussi, jouant à la fois en bien et en mal. A l’ultimatum de la mort du Doc s’ajoute le second (et dernier) défi technique pour faire fonctionner la machine récalcitrante : la panne d’essence. Une bonne idée pour prolonger la nostalgie du far west avec la fameuse attaque du train et un rush final à toute blinde, enfin apte à retrouver l’urgence qui concluait, 5 ans plus tôt, un simple divertissement sans prétentions. Mais c’est l’autre partie de l’intrigue qu’il convient de développer, nous éclairant maintenant sur la vision du temps de Retour vers le futur. Fonctionnant à nouveau sous l’angle de la photographie, l’heure devient peu à l’indécision quand le nom finit par disparaître de la pierre tombale, laissant toujours planer l’ombre de la mort sur nos personnages, et annonçant surtout les conséquences de leurs actes à partir du moment où ils les réalisent. Une vision qui illustre tout simplement tout simplement la pensée du film, magistralement délivrée par un doc Brown facétieux dans tempomotive steam punk : « l’avenir n’est pas écrit ». Une dernière invitation à l’action pour concrétiser ses envies et ses rêves, avant un adieu tonitruant qui conclut avec euphorie la saga jubilatoire. Une légende qui s’achève, continuant toujours de faire office de référence, et vieillissant comme la bonne pellicule, avec ce sourire toujours inévitable que nous colle le tandem Doc/Marty. Un monument inoubliable.
Voracinéphile
7
Écrit par

Créée

le 5 mai 2014

Critique lue 315 fois

1 j'aime

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 315 fois

1

D'autres avis sur Retour vers le futur 3

Retour vers le futur 3
Gand-Alf
8

Lost in Time.

Tourné à la suite du second volet au détriment de la santé d'un Robert Zemeckis alternant tournage le jour et montage la nuit, Back to the Future, part 3 reprend les choses à l'instant exact où nous...

le 11 mai 2016

34 j'aime

Retour vers le futur 3
Sergent_Pepper
7

Requiem in the steam

J’ai un bel avenir dans le passé : pour conclure sa trilogie, Zemeckis explore un nouveau pan du mythe américain : après les fifties du premier volet, l’inquiétude du futur dans sa suite, place aux...

le 25 mars 2017

30 j'aime

2

Retour vers le futur 3
Torpenn
6

Le passé composté

L’avantage de ne pas être au cinéma en décembre 1989 mais dans son lit vingt-quatre ans plus tard, c’est qu’on peut se manger la suite de l’épisode 2 dans la foulée… Alors, ça ne commence pas trop...

le 8 janv. 2014

29 j'aime

12

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

99 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36