Après la virtuosité de HEAT, Michael Mann confirme. Il s'éloigne du polar en nous proposant un film d'investigation basé sur une histoire vraie et approfondit un peu plus le rapport entre société et individu.
Lowell Bergman, grand journaliste pour CBS, rentre en contact avec Jeffrey Wigand, scientifique pour un grand cigarettier fraîchement licencié. Cette rencontre va être l'occasion pour le second de dévoiler la vérité sur les pratiques de son ex-société. Alors qu'il souhaite la dévoiler, Bergman va être celui permettant sa diffusion. Commence alors un féroce combat, intime et public, où la vérité doit être hurlé pour être entendu. La force de ce hurlement n'étant malgré tout qu'un murmure dans la tempête. RÉVÉLATIONS est à ce titre un pur film mannien dans cette thématique de l'être esseulé de par ses convictions. Bien que faillibles, Wigand et Bergman sont profondément mu par l'humain. Pour cette raison, Mann use d'un montage alternatif pour convoquer la vie privée des personnages et les rendre crédibles, attachants. Désireux de ne rien laisser au hasard, le scénario de Mann et Roth brosse de manière exhaustive les faits, sans pour autant perdre le spectateur, grâce à des dialogues finement écrits et interprétés par des acteurs au sommet. L'implicite reste toutefois de mise pour cerner les différents états d'âmes grâce à la quintessence du style visuel du cinéaste. Par conséquent, ce film fleuve est davantage un drame intime qu'une fresque épique à la LES HOMMES DU PRÉSIDENT.
Anxiogène et chirurgical, RÉVÉLATIONS évite les poncifs du genre pour ne créer qu'un tourbillon de sensations qui, malgré un final victorieux, laisse un goût amer dans la bouche des héros.