Une lolita topless ensanglantée de la tête aux pieds et prise en chasse par trois mâles avide de carnage dans un décor à la Mad Max forcement ça attire l'attention. Premier film de Coralie Forgeat, Revenge sans tire plutôt bien dans la catégorie "Tu vas prendre cher" malgré de nombreux écueils.
Le Rape & Revenge il faut aimer voir adhérer sinon c'est deux heures de souffrances pour les petits sensibles. Un sous-genre qui se fait (trop) rare car destiné à un public averti qui de nos jours tournera les yeux devant une jeune femme violentée mais qui se gavera sans réfléchir d'une bouse intersidéral comme Saw et j'en passe. Revenge tire son épingle du jeu grâce à une mise en scène tendance, colorée et en s'appuyant plus sur la revanche de la blonde aguicheuse que sur l'atroce abus dont elle a été victime. La fameuse scène du viol est suggérée et c'est mieux ainsi, on évitera l'apologie de la femme objet et du voyeurisme malsain.
Une course-poursuite dans le désert ça s'annonce bien sauvage. On est pas déçu de ce côté là non plus: sang et souffrance sont au rendez-vous, on se délecte des malheurs de ces trois pauvres mecs puant le fric facile face à une Lara Croft en herbe qui ne manque pas d'imagination. Sauf que la mistinguette (Matilda Lutz) manque de punch dans son jeu, dans son regard. Impeccable en bikini, elle se révèle décevante en survivante farouche. L'autre désagrément majeur du film vient également de sa longueur excessive, environ 1h50. On enlève 15 voir 20 minutes, on condense le tout, on redynamise la bête et là on obtient un vrai monstre de tension. Au lieu de ça on se coltine des scènes qui joue la carte de la surenchère. Un bout de verre dans le pied c'est rigolo, deux ça passe, trois ça devient chiant!
Revenge ne plaira pas à tout le monde. Les féministes hurleront au fantasme éculé et les puristes à un manque de renouveau affublé d'une mise en scène MTV. Mais Coralie Forgeat a le cran d'assumé ses choix et ce carnage désertique pourrait bien être un parallèle à la vie en entreprise: le macho beau-gosse qui se croit tout permit, le laquais qui veut devenir calife à la place du calife, le taiseux qui obéit sans broncher et la petite secrétaire tout pimpante qui va se faire croquer par ces trois méchants loups. Il suffit d'analyser la surprenante scène de fin pour s'en convaincre. Une chose est sûre: être une jolie femme ça n'apporte que des ennuis!