«The greatest enemy will hide in the last place you would ever look » : c'est sur cette citation de Jules César que débute Revolver, suivis de plusieurs autres elle donne directement le ton : ce film sera cérébrale ou ne sera pas, en l'occurrence il l'est à outrance. Ainsi nombres de proverbes, expressions, dictons et citations parsèment le film en large et en travers, préparez les aspirine.
Comme tout film de Guy Ritchie qui se respecte on ne s'attend pas à du classique ni à du déjà vu de sa part, chacun de ses films est emprunt d'une touche toute personnelle mêlant personnages originaux, esthétisme visuel et scenario particulier, celui ci n'échappe pas à la règle. Jake Green interprété par Jason Statham, l'acteur fétiche de Ritchie, sort de prison après 7 ans d'isolement, il ne jure dorénavant que par la vengeance qu'il infligera à celui qui l'a fait plonger. De premier abord le scenario a l'air simple, mais toute la mécanique du film est basée sur la duperie, l'arnaque et le mensonge, il n'est donc pas surprenant de voir que le spectateur est régulièrement mené en bateau tout le long du film, jusqu'à rendre le scenario quelque peu confus et filer quelques migraines. Tel un milkshake de schizophrénie, de paranoïa et de délire, Revolver brouille les pistes et nous rend fiévreux.
Malgré ça Ritchie ne déçoit pas dans ce qu'il sait faire de mieux, les dialogues sont savoureux, certaines scènes sont délirantes, l'humour omniprésent et la violence présente, sans excessivité, sans compter la pléiade d'excellents acteurs comptée au casting, mention spéciale pour un Ray Liotta génial en Mafieux survolté. Mais en reprenant son thème favoris de l'arnaque, présent dans tous ses films, Ritchie joue ici avec nos nerfs et prend un malin plaisir à faire évoluer ses personnages et leurs psychologies à travers de longs dialogues emprunts d'insinuations et de manipulations.
Sans manquer de qualité Revolver est un film qui manque globalement de clarté dans un scenario tordu mais malin. L'esthétisme du film, la qualité de ses dialogues, l'inventivité de sa mise en scène et l'énergie délurée qui s'en dégage en font une oeuvre qui se démarque des standards habituels du genre, sans lui permettre de prétendre à bien plus.