Presque un mois sans nouvelle critique ? Scandale ! Mais occupé comme je suis à rattraper tout mon retard sur NCIS, coupé par des séances de massacrages sur Titan quest (et son Mod LILITH), je n'ai guère le temps de matter un film rigolo. Alors quand je sors de ma torpeur pour regarder quelque chose, il faut que ce soit bon, sinon ça chie dans le ventilo. Hélas, Ricky (sans la belle vie) n'aurait jamais dû franchir la barrière et oser se présenter devant mes n'œils exigeants ... mais ce n'est ptêtre pas de sa faute si le ventilo est encrassé.
La vache Ricky ...
Ricky, c'est l'histoire d'un pays futuriste où les services pénitenciers ont été privatisés comme les parkings. Vu comme les prix des parkings à Lyon (et sûrement ailleurs) tiennent plus du grand banditisme que de l'intérêt public, il est aisé de deviner que les prisons sont devenus des trous à rats pour permettre aux sociétés de se faire du blé sur le dos des victimes du système judiciaire.
C'est dans un de ces trous à rats que débarque Ricky, le héros à la chevelure rebelle, aux muscles saillants et au regard ténébreux. Bref, il est beau, c'est un héros ... mais qu'est ce qu'il fout dans une prison ? A part exciter l'imaginaire débridé des femmes insatisfaites de plus de 40 ans bien sûr.
Et bien il a agressé et défoncé la gueule de quelqu'un dans la rue, et ça c'est mal m'voyez ? Mais il est sage, et va tranquillement purger sa peine. Seulement il est à peine rentré que les gardiens découvrent qu'il a des balles incrustées dans le corps (il les garde comme souvenir), qu'un petit chef de bande vient lui chercher des noises, que le sous chef de la prison menace de violer sa copine, que les quatre grands chefs prisonniers (un pour chaque point cardinal) vont lui sauter sur le râble et qu'il va se faire des ennemis autant que des alliés en défendant les plus faibles des gros méchants pas beaux qui font rien qu'à emmerder les plus petits.
Y'a pas à dire, c'est du scénario rondement écrit ...
Hara Ricky ...
De prime abord, le scénario à l'air un peu foireux. Mais en fait, il est totalement foireux. Je pensais avoir à faire à un film avec un message torturé sur le capitalisme, l'humanité des hommes enfermés parfois bien plus grande que les biens pensants qui les ont balancés entre les barreaux, une diatribe hargneuse contre la justice hypocrite qui n'est que vengeance légiférée ou, mieux encore, un film cochon avec des prisonniers en rut se tapant des gardiennes libidineuses.
Autant couper court au suspens: il n'y a strictement aucune matière à masturbation (autant intellectuelle que le reste ... quoi que Ricky est bien foutu quand même, mais bref). Il n'y a que le deuxième point pour lequel j'ai regardé ce film qui vaille la peine de s'infliger cette histoire. Et je vais résumer ça en une photo:
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Oui oui, le mec de gauche éclate la tête du mec de droite, à mains nues, avec des effets spéciaux qui ne sont pas cheap du tout ...
J'ai matté le film en entier, et j'ai vu des scènes gores bien rigolotes digne de figurer dans Ken le survivant (des tripes explosent, on balance des hommes dans des hachoirs à viande géants, des corps humains se font transpercer à bras nus ... c'est folklorique donc). Et pourtant, je ne me suis pas marré plus que ça, alors que je suis bien fana des films à matter sous psychotropes.
J'y ai vu deux explications.
La première, c'est que certaines choses ne sont absolument pas drôles en ciné live. Pour reprendre l'exemple de Ken le survivant, en dessin animé, c'est drôle (sauf que c'est très profond dans son message mais peu importe), en manga, c'est jouissif, mais tourné en vrai, même avec de superbes effets spéciaux, ça ne marchera jamais aussi bien. Le support n'est donc pas destiné à ce genre. Un peu comme le hentaï. Le viol de vierge par des monstres improbables aux tentacules perverses en dessin animé peut exciter mais voir, en vrai, une femme se taper une pieuvre, ça donne plutôt envie de rentrer dans les ordres.
La deuxième, c'est que cela faisait un petit moment que je n'avais rien vu, et que ce n'était pas le bon moment pour voir un film dans ce genre. Il se peut aussi que, sachant que c'est l'adaptation d'un manga (ou d'un man-hua vu que le film est chinois), je me sois trop demandé si le manga n'était pas plus profond que ça. J'en veux pour preuve que même si je n'ai pas aimé, je l'ai regardé en entier sans jamais avoir envie d'éteindre ou de m'ouvrir le ventre.
Alors au final, il y a une absence de message corrosif, un jeu d'acteur foireux, des effets spéciaux dignes des star wars/rambo version turque, de la tripaille de partout, des idées gores sympathiques ... ça fait léger, mais à chacun de voir si il a envie de tenter.