Certes, formellement, le film est magnifique : Doillon est notamment un maître de la couleur, ce qu'on avait déjà pu apprécier dans le sous-estimé Mes séances de lutte. La lumière, la composition des plans, sont également de toute beauté, évoquant parfois des toiles. C'est avant tout cela que j'aime au cinéma, donc je ne boude pas ici mon plaisir...
Mais le cinéma est un art qui ne saurait se borner à une succession de tableaux, aussi splendides soient-ils. Pour cela, il y a les musées ! Et force est de reconnaître que pour tout le reste, le film pêche terriblement : acteurs peu convaincants (même Vincent Lindon n'est pas à son meilleur, Izia Higelin joue souvent assez faux), dialogues assez plats (voire prétentieux lorsqu'ils prétendent nous délivrer une vérité sur l'art "l'air de rien "), et surtout scénario exsangue : il ne se passe rien de bien passionnant dans "Rodin", et la succession complaisante des conquêtes du grand Auguste finit par lasser.
C'est beau donc, indéniablement (d'où ce 6/10 quand même), mais hélas également ennuyeux et long. Cinéastes habités (je me fais souvenir la réflexion devant les Fellini ou les Tarkovsky), pourquoi ne savez-vous pas faire court ?