Rogue One : A Success Story

On était prévenus avant la sortie du film : Rogue One : A Star Wars Story n'est pas un vrai Star Wars. On en a immédiatement la confirmation dès le début du film : tout d'abord, la salle n'est pas pleine, ce qui peut surprendre le lendemain de sa sortie, à un horaire classique qui plus est ; pas de déguisements non plus, état d'urgence oblige. Mais surtout, le texte défilant habituel est aux abonnés absents pour la première fois dans l'histoire des Star Wars. De plus, le titre qui s'affiche à l'écran ne mentionne même pas le nom de la saga : un "Rogue One" tout sobre marque le début d'un film qui s'est fait bien moins désirer que le septième épisode sorti à la même époque l'année dernière. L'engouement était moindre, à la fois chez les fans et dans les médias. Après avoir visionné le film, peut-on dire que ce fut à tort ?

Je suis tenté de répondre un grand oui. Tout simplement parce que ce film est bien meilleur que Le réveil de la force, par bien des aspects, même si le septième opus de la saga est loin de m'avoir déçu l'an passé.

Tout d'abord, l'héroïne de Rogue One, Jyn, interprétée par Felicity Jones (aperçue récemment dans Inferno), est selon moi bien plus charismatique que son alter ego dans la nouvelle trilogie, Rey. Celle-ci a un côté badass qui me plait beaucoup et qui colle bien à l'univers de la saga, mais pour moi Jyn est un cran au-dessus et on regrette que ce ne soit pas son interprète qui ait été choisie pour jouer dans les épisodes principaux.

Concernant le scénario, rien de bien méchant, l'histoire se passe avant le quatrième opus de la saga et nous raconte enfin comment les fameux plans secrets de l'Etoile de la Mort ont été volés par des espions rebelles. Au niveau de l'écriture et des rebondissements, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais là n'est pas l'essentiel. L'idée de faire un film qui se déroule entre le troisième et le quatrième épisode est excellente car elle permet de faire la transition qui manquait entre la première et la deuxième trilogie.

C'est surtout un prétexte pour nous en mettre plein la vue au niveau des effets spéciaux et des décors, et pour nous montrer des scènes d'action à couper le souffle. C'était déjà le cas l'an dernier mais encore une fois, ça fait tellement plaisir de voir un Star Wars réalisé avec les moyens actuels, car on a beau dire, les 6 premiers films ont quand même un peu vieilli. Un tel rafraîchissement est donc plus que bienvenu.

Au niveau des nouveaux personnages, je suis un peu partagé : certains m'ont déçu, comme le capitaine Cassian Andor et Bodhi Rook, d'autres sont très intéressants, en particulier Chirrut Imwe, un aveugle qui ne jure que par la Force et qui m'a fait penser à Stick dans la série Daredevil. Le droïde qui accompagne les héros dans leurs aventures est également réussi et contribue fortement à l'aspect humoristique du film. La présence de Mads Mikkelsen et Forrest Whitaker au casting est également un plus indéniable.

De manière générale, on passe un très bon moment devant Rogue One. Visuellement, le film est magnifique et les scènes de combat sont nombreuses et plus qu'à la hauteur. Les petites pointes d'humour font mouche à chaque coup. Et surtout, ça ne tire jamais en longueur, contrairement au Réveil de la Force. Le fan service est bien présent lui aussi, mais je n'en dévoilerai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir. L'émotion en revanche est au second plan, bien que les événements qui se déroulent soient parfois assez graves.

Que vous soyez un adepte de la saga ou simplement un amateur de science-fiction, courez-y (mais c'est sûrement déjà fait). Attention, ne ramenez pas votre sabre laser : on vous le confisquera à l'entrée.