Les années 90 n'ont pas été très fructueuses pour John Frankenheimer : seulement quatre longs-métrages et une série de téléfilms passés inaperçus. Ainsi, deux ans après le calamiteux L'Île du Dr. Moreau, le metteur en scène américain revient à ses premiers amours : le thriller. Basé sur le script d'un inconnu sacrément remanié par David Mamet, le réalisateur de French Connection revient en France pour filmer une équipe de mercenaires engagés pour retrouver une mystérieuse mallette à Paris. Mais une équipe composée d'inconnus n'est pas vraiment adéquate et les trahisons multiples vont aller bon train...


Engagés par une énigmatique Irlandaise (Natasha McElhone) et finalement dirigés par le plus futé d'entre eux (Robert De Niro dans son dernier grand rôle mémorable), ces mercenaires sont constitués d'un maniaque des armes incompétent (Sean Bean), d'un expert en informatique (Stellan Skarsgård), d'un chauffeur de prestige (Skipp Sudduth) et d'un Français connaissant le terrain (Jean Reno). Sans dévoiler toute l'intrigue, le scénario joue la carte du thriller d'action classique avec fusillades en pleins centre-villes, course-poursuites dantesques, affrontements principalement verbaux de qualité et coups fourrés multiples.


En somme, Ronin est un produit tout ce qu'il y a de plus basique mis en scène par un vétéran du genre. Pourtant, l'interprétation haut de gamme, le flegme puissant de De Niro et les scènes d'action réalisées avec dynamisme arrivent à nous tenir en haleine malgré quelques baisses de rythme ici et là et un traitement un poil inutilement complexe. Le film tient donc surtout sur les relations entre les personnages, leurs méfiances et leurs confiances envers chacun et leur évolution à travers ces évènements devenant de plus en plus alambiqués. Peut-être un brin rébarbatif et un tantinet languissant par moments, Ronin est pourtant une petite réussite dans le genre qui aurait cependant mérité un traitement plus... américain, paradoxalement.

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le 2 avr. 2019

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