Towards the within
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Si vous regardez « Room » sans avoir lu l’excellente oeuvre originale d’Emma Donoghue, vous ne pourrez faire autrement que l’aimer.
Vous vous éprendrez de cette fascinante histoire d’amour maternel et regarderez autour de vous avec candeur une fois le film terminé. Ou du moins, ferez plus attention aux petites choses qui vous semblaient acquises.
C’est la force de l’histoire.
Lui doit apprendre à vivre dans un monde où il a tout à découvrir. Elle, doit réapprendre à vivre dans un monde qu’elle a connu, mais qui a avancé sans elle et n’est plus tout à fait le sien.
Tous deux doivent tenter de s’y faire une place et se laisser apprivoiser.
Un peu errants, un peu hésitants, déboussolés parfois, ils ont besoin l’un de l’autre pour trouver un équilibre : elle lui apprend à évoluer dans le monde dont elle se souvient ; puis progressivement, lorsqu’il ne lui semble plus familier, le rapport s’inverse. C’est alors à lui de lui prendre la main et l’aider à avancer.
Comme le dit si bien la phrase de l’affiche : « L’amour ne connaît aucune limite ». L’intensité de leur amour à eux ne s’arrête pas aux quatre murs de la pièce dont ils sont prisonniers, et n’altère pas une fois à l’extérieur. Où qu’ils soient, ils semblent être seuls au monde. Mais à deux.
Si la découverte est bien la force de l’histoire, elle implique que la magie n’opère entièrement que la première fois. Au risque que, si vous avez lu le livre, vous restiez sur votre faim avec l’adaptation.
Si Lenny Abrahamson a fait un travail honorable, amener à l’écran un livre de 400 pages en deux heures est une tâche périlleuse, qui laisse forcément des traces (le début du film notamment, base fondatrice de l’histoire, a été un peu survolé et certains écarts du livre sont assez regrettables à mon goût, comme le fait d’avoir dévoilé le visage du ravisseur). Mais si je laisse de côté mon manque d’objectivité, je ne retiendrai que deux choses :
Brie Larson (oscarisée, déjà incroyable dans l’excellent « State of Grace ») et Jacob Tremblay (futur oscarisé, croyez-moi sur parole). Leur complicité traduit à merveille la relation intimiste des protagonistes et leur performances individuelles retranscrivent parfaitement la palette intense d’émotions qu’ils traversent en si peu de temps.
Ainsi, si certains choix peuvent être questionnés (l’absence de musique entre autres), celui du casting en revanche, mettra tout le monde d’accord.
Créée
le 6 mars 2016
Critique lue 412 fois
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