Oh Roubaix ! Pourquoi est-tu si sombre ? (FAC)

Il s'agit ici d'un travail d'université, rendu le 17 Décembre 2020 durant le deuxième confinement, sous l'égide de Mr. David, professeur de cinéma à Lyon 2. Le dossier consiste en l'analyse d'une séquence du film d'Arnaud Desplechin, Roubaix, une Lumière, réalisateur qui à occupé mon premier semestre de L2. Il s'agit de la version final que je retravaille un poil pour la publier sur SensCritique. Bien qu'assez raté sur certains points, je souhaitais partager mes travaux de FAC. Bonne Lecture.

Introduction

Entre Noël 2001 et juillet 2002, le réalisateur français Mosco Boucault décide de filmer la vie d’un commissariat à Roubaix. Durant cette période, il sera amené à suivre plusieurs affaires, dont celle du meurtre de Micheline Demesmaeker, une retraité de Roubaix. Le documentaire aura l’occasion de filmer les interrogatoires des deux condamnés, Annie et Stéphanie. Le film ne sera diffusé qu’à partir du 28 avril 2008, le temps que les affaires soit conclues.
A sa sortie, le réalisateur français Arnaud Desplechin assiste à la diffusion sur France 3 du documentaire intitulé Roubaix, commissariat central, affaires courantes. Natif de Roubaix, le réalisateur y trouvera dans ce documentaire une trace d’humanité inexplicable à travers les coupables du meurtre. Pendant plusieurs années, le réalisateur gardera l’histoire en tête. Ce n’est qu’une fois après avoir fini le film Les Fantômes d’Ismaël, un film profondément romanesque, que Desplechin décidera de partir à l’aventure d’un cinéma plus réaliste, à première vue radical de son cinéma de prédilection. Le 21 août 2019 sortira donc le film Roubaix, une lumière.
Le film est construit en deux partis assez distinct. Une première enchaînant divers affaires ainsi qu’un approfondissement du caractère de certains personnages. Une seconde se concentrant uniquement sur le meurtre de la grand-mère. C’est dans cette seconde partie, après un enchainement de plusieurs interrogatoires, que le film nous montre ce qui semble être une réorchestration du meurtre commis, afin de déterminer précisément comment cela s’est passé.
Tout au long de ce dossier, nous chercherons à comprendre l’importance capitale de cette séquence, qui arrive à la fin du film, afin de comprendre comment Desplechin cherche à humaniser les personnages ? Alors même que le réalisateur s’éloigne, comme nous le verrons, de son cinéma habituelle, comment se sert -il de certaines idées plus fictionnel afin de les incorporé dans ce remake d’un documentaire ?
Il s’agira dans un premier temps de décrypter la séquence en la comprenant comme une réorchestration quasi théâtrale du meurtre. Puis dans un second temps, nous passerons par le documentaire qui possède une séquence identique à celle à analyser, afin de comprendre l’approche naturaliste de Desplechin. Et enfin, dans un troisième temps, nous décrypterons une importance de la morale chez le réalisateur roubaisiens en rapport avec les contradictions émises par la famille de la défunte.

I- Une séquence rejouée

a) Un film de Arnaud Desplechin

Dans les années 90, Arnaud Desplechin se lance dans le cinéma. D’abord directeur de la photographie puis scénariste, il réalise son premier moyen métrage en 1991, La Vie des Morts. Durant toute sa carrière, il expérimentera divers genres cinématographiques. Le film d’espionnage avec La Sentinelle un an après son premier métrage, la comédie dramatique avec Un conte de Noël (2008), le biopic avec Jimmy P. (2013), le documentaire avec L’aimée (2007), ou encore le théâtre avec La forêt (2014), ou encore ses récents projets comme Angels in America (2020), une pièce joué à la comédie française. Considéré principalement comme du cinéma d’auteur, on rapproche souvent Arnaud Desplechin d’une forme de post-nouvelle vague, étant souvent comparé à François Truffaut, notamment par son usage de personnage récurrent et son attachement au cinéma américain. Ayant permis d’amener au-devant de la scène des acteurs comme Mathieu Amalric ou encore Emanuelle Devos, Desplechin s’est attribué divers acteurs avec qui travailler, ajoutant à chaque fois quelques autres grands noms du cinéma français comme Catherine Deneuve ou Charlotte Gainsbourg, et même des étrangers comme Benicio Del Toro ou Ian Holm. Filmant souvent un registre familial ou de relation amicale et amoureuses, Arnaud Desplechin s’est construit sur 30 an une filmographie démarqué du reste de la production.
Mon objectif, à travers cette petite rétrospective, était d’amener l’idée suivante : En 2019, Arnaud Desplechin réalise le film Roubaix, une lumière avec un casting neuf, une histoire tournant autour d’un commissariat et avec un registre réaliste dont même le documentaire L’aimée ne puisse être directement comparé tant il s’empare d’éléments fictionnel que ne semble posséder ce nouveau film. A la place de l’irremplaçable Mathieu Amalric, on croise Léa Seydoux et Roschdy Zem dans une histoire centré à Roubaix, un point notable qui nous raccroche ainsi à la filmographie du réalisateur, mais qui se retrouve filmé dans un ton bien plus sombre. A première vue, Roubaix semble être le seul éléments qui nous permettrait de reconnaître la patte du réalisateur. Mais au fil du film, on y aperçoit d’autres éléments comme cette complexité des personnages qui tendent à se perdre dans leur inconscient, point sur lequel je reviendrai plus tard dans le dossier.
Le film nous raconte donc l’histoire d’un commissariat de Roubaix, le tout divisé en deux segments. L’idée est de peindre la vie d’un commissariat de police en s’appuyant sur des faits, comme l’avait déjà imaginé Bertrand Tavernier en 1992 dans son film L.627, souvent comparé à la dernière réalisation de Desplechin. Les personnages centraux sont le commissaire Yacoub Daoud, interprété par Roschdy Zem cité plus haut, ainsi que le lieutenant Louis Cotterel, interprété par Antoine Reinartz. Ce sont les deux personnages les plus approfondis du film, dont on suivra le mystère familial de l’un, et la passion religieuse de l’autre. Le film nous présente alors plusieurs affaires où les personnages sont amené à enquêter. La fugue d’une mineur, un incendie criminel, le viol d’une jeune fille, l’attaque d’un super marché, la probable tentative d’escroquerie d’un homme agressé. Puis le film se lance sur sa deuxième partie, l’affaire du meurtre de la grand-mère, directement lié à l’incendie vu en première partie. On y rencontre alors les personnages de Claude et Marie, interprété respectueusement par Léa Seydoux et Sara Forestier. En partant de la véritable histoire, Arnaud Desplechin voit dans les deux criminels, dont les noms ont été changés par soucis de droit, deux figures culturel. En interview, il décrira le choix des actrices comme étant des représentations de la Jeanne d’Arc de Dreyer prête à monter sur le buché et Tess d’Uberville , fière et noble. Pour lui, c’est le point de départ. La réunion entre deux personnage auxquelles on est pris d’affection avant même de connaître les méfaits. Durant le film, Arnaud Desplechin tente de les humaniser, elles qui ont commis un meurtre des plus incompréhensible. Elles avoueront avoir volé, puis tuer la vieille dame, alors même que cette dernière n’eut point grand-chose à leur offrir. Le meurtre est inexplicable, et jamais, durant le film, il nous sera donné le pourquoi. Seul le comment, si chère aux yeux du réalisateur.

b) Répétition du meurtre

Durant la seconde partie, le commissaire Daoud parvient à identifier rapidement les coupables comme étant les deux jeunes femmes ayant appelé la police suite au meurtre de la vieille dame, renommé Lucette dans le film. Afin de parvenir à la vérité, les deux suspects subissent divers interrogatoires qui tendent à construire un récit plus ou moins censé, où chacune des deux femmes tentent de se déculpabiliser en incriminant la faute à l’autre. L’histoire est confuse, les témoignages n’arrivant pas à reformer un récit plausible du comment. Car il est important de le noter, cela même si j’y reviendrai dans la troisième partie, l’absence du mot « pourquoi ». En tant que spectateur, nous sommes en droit de nous poser la question du pourquoi de l’acte meurtrier. Qu’est-ce qui a amené deux jeunes femmes, pauvre de surcroit, à voler une autre pauvre et à l’assassiner ? Ce qui semble sans raison n’obtiendra de réponse formelle dans le film, cela pour la raison même que la Police ne cherche que le comment, afin d’obtenir un récit plausible et d’établir une peine justifié. Le commissaire Daoud l’expliquera lui-même, il se bat pour avoir « la vérité ».
Arnaud Desplechin amène ses personnages sur les lieux du crimes, afin de rejouer l’ensemble des évènements qui ont mené à l’assassinat de la vieille dame, le tout supervisé par les différents membres de police que l’on a pu rencontrer durant le film, à savoir le Commissaire Daoud, le Lieutenant Cotterel, ainsi que deux agents. Le film retrouve un ton plus calme afin de nous exposer littéralement les actions qui vont suivre, le commissaire rappelant même « la règle » à suivre. Les deux coupables doivent rejouer tous les gestes dont elles se souviennent, et les policiers ne seront que spectateur de la séquence qui suivra. On entre dès lors dans un jeu quasi théâtral, dans lequel le lieutenant explicitera lui aussi que les deux femmes jouent leur « propre rôle ». Avec cette phrase, on détient ici un indice capitale de la séquence, qui tend à nous faire vivre la nuit du meurtre, qui nous a été jusqu’alors seulement expliqué à travers quelques bribes de souvenirs confus et désordonnés durant les interrogatoires. A aucun moment le réalisateur Arnaud Desplechin cherche à filmer le vrai meurtre, information capitale sur lequel je reviendrai aussi en troisième partie. Ici, afin d’analyser la séquence, il est important de la voir comme une séquence théâtrale, cela pour plusieurs éléments que je tendrais à vous décrire. Tout d’abord, cité plus tôt, l’intention exprimé par les policiers, de voir les deux femmes jouer leur propre rôle.
Claude est la première à rentrer, indiquant les évènements par un « on » englobant l’idée d’une tâche commune, mettant les deux coupable au même statut. Le Commissaire intervient dès lors pour recadrer Claude, comme une actrice, en lui demandant de montrer chaque éléments et geste de l’action. Arnaud Desplechin décide de nous filmer la séquence en caméra épaule, afin de suivre les mouvements des deux « actrices » comme en les pointant du doigt, une manière ordonné et détaillé pour nous montrer chaque actions. Sur ce premier plan à l’intérieur de la maison, en plan séquence, la caméra balaye, par des mouvements panoramique, la salle, afin de capturer la « scène » détail par détail. On aperçoit tout du long principalement les deux coupables, les policiers restant en retrait, souvent sur les bords de l’image, comme des spectateurs, créant une ligne imaginaire les séparant de la scène qu’ils regardent, passant parfois devant la caméra, comme on pourrait le voir dans des vidéos filmant des évènements culturel depuis le public. La présence d’un appareil photo appuie sur cette idée. Le spectateur se range automatiquement au côté de la police, examinant ainsi la reproduction du meurtre. Arnaud Desplechin nous mâche le travail de reconstitution en guidant notre regard par des mouvements de caméra, ainsi que les gestes de Léa Seydoux et Sara Forestier.
Les deux filles viennent détailler elles-mêmes la séquence, Claude menant en grande partie la danse, précisant qui joue quoi dans la scène. C’est lorsqu’elle introduit le tersons dans l’histoire qu’elle incrimine Marie d’avoir remplie la pipette, ce à quoi Marie répond « Mais je peux vous refaire le geste », cherchant une confirmation de la part du Commissaire. On remarque aussi cette idée par les regards lancés vers les policiers, en recherche de reconnaissance, d’une aide. Les deux filles cherchent à se conduire au mieux afin de réduire leur peine. Le Commissaire prend ce rôle de maître rassurant, confirmant les gestes de chacune lorsqu’elles émettent un doute. La caméra navigue donc entre les deux femmes, recentrant son cadre sur celle qui agit, chacune prenant respectivement son tour afin de « jouer ». Lorsque Marie sort les bières, Claude vient demander confirmation de son geste à sa complice, comme pour se mettre d’accord sur un scénario, ce dernier paraissant changer à chaque nouvelle relecture lors des interrogatoires.
Lorsque les personnages décident de monter dans la chambre où a eu lieu le meurtre, Desplechin décide de filmer la séquence à travers plusieurs plans. De plus, à l’instant où Claude allume la lumière, comme on allumerait les projecteurs sur scène, la musique composé par Grégoire Hetzel refait son apparition après une longue absence. Son ton très orchestrale rappelle celui des opéras, une musique qui semble en décalage avec l’atmosphère se voulant réaliste et sombre. On se rapproche ainsi doucement du moment du meurtre. L’un des éléments les plus importants à remarquer durant la séquence n’est autre que l’armoire, se situant face à la caméra, à côté des deux coupables proche du lit. Cette armoire possède un miroir qui nous permet d’apercevoir les « spectateurs » policiers, face à la scène. Le commissaire regarde la séquence avec intérêt, les bras croisés. Ils ne disent rien, mais nous sont rappelé par le cadrage, afin de nous souvenir qu’il s’agit d’une reconstitution. Au cinéma, le reflet vient parfois piéger le metteur en scène, révélant un membre de l’équipe technique et brisant la fiction. Ici, Arnaud Desplechin vient briser la mise en scène qu’est en train de monter le Commissaire, permettant d’appuyer sur cette remise en scène du meurtre. Non pas la vérité, mais un décalque cherchant à remettre en place les évènements.
Parfois, le lieutenant intervient afin de remettre les coupables dans leur rôle, demandant où se situé Marie avec le verre, lorsque Claude était sur le lit. Claude vient justement la remettre dans son rôle, lui indiquant littéralement son texte, ce à quoi Marie lui répond « Moi, j’ai dit ça », phrase presque interrogatif, l’acquiescement de la jeune femme menant à penser qu’elle essaye de se rappeler son texte. Des éléments comme ceux du contenus du verre sont redemandés par le Commissaire, comme un contrôle pour savoir si Marie est sûr d’elle. Marie est perdu, dirigé par Claude, ce qui amène Yacoub Daoud à lui demander confirmation, la caméra brisant ainsi la ligne entre scène et publique, permettant un champ contre-champ entre les deux dimensions. Se rappelant petit à petit de ce qu’elle a fait, Marie change le scénario, comme elle le confirme au policier qui émet des doutes. Ainsi, la vérité nous semble, à nous spectateur, toujours assez floue, comme si le mensonge pouvait encore être présent, ce que la suite de la séquence nous prouvera, lorsque Claude continue de nier ce que Marie a avoué, à savoir la préméditation du meurtre. La fin de la séquence (comme elle a été découpé pour l’analyse) se termine sur des gestes de réflexions de la part des personnages, arrivant enfin à l’évènement dramatique, comme tentant de restructurer ce que l’esprit a préféré oublier. Marie affirme avec peur, que c’est à elle de parler, donc d’avouer avoir lancer l’assaut contre la vieille dame, demandant même au Commissaire si elle peut leur montrer, comme si elle lui demandé si elle pouvait tuer la dame.

c) Mise en scène théâtrale

La séquence semble définitivement avoir un aspect théâtrale dans sa conception. Par ce principe même que l’on demande aux deux jeunes femmes de jouer leur propre rôles, ainsi que les quelques exemples que j’ai pu citer dans la partie précédente. De plus, cette idée du théâtre à toujours eu une part importante dans le cinéma de Desplechin. Tout d’abord, le jeu des acteurs qui vient donner cette impression de surjeu, comme si le personnage se chercher constamment. L’un des films exprimant le plus cette idée n’est autre que la production pour la chaîne franco-allemande Arte, La Forêt sortie en 2014, qui venait directement reprendre une pièce de Alexandre Ostrovski. Arnaud Desplechin a aussi déjà dirigé quelques pièces. Ce qui reste le plus intéressant dans sa filmographie, afin d’analyser cette séquence de Roubaix, une lumière, c’est l’apparition direct du théâtre dans la fiction filmique. On pense par exemple à Rois et Reine lorsque Nora assiste au suicide de Pierre dans un monde parallèle semblant faire écho à une scène de théâtre.
Il est un film qui pousse encore plus cette idée de parallélisme. En 2003, Arnaud Desplechin réalise le film Léo en jouant « Dans la compagnie des hommes ». Le film est en grande partie marqué par un autre film, Unplugged, en jouant « Dans la compagnie des hommes ». Il s’agit d’un court-métrage tourné en parallèle du film, filmé avec une caméra numérique. On y voit en grande partie des répétitions de la part des acteurs du film dans des lieux souvent abstraits. Arnaud Desplechin prend le partie d’imbriquer des extraits du court-métrage à l’intérieur du film Léo, tournée en 35mm. La démarcation visuel est importante, et ne peux que pousser à la réflexion. L’auteur Philippe Magnin explicité dans son article pour la revue Décadrages, je cite:

La théâtralité de Léo pointe du doigt la démarcation floue entre l'acteur et le personnage, ainsi que l'origine étrangère de chaque mot employé. Les séquences de répétitions dévoilent une réalité toute simple : les acteurs tentent de se déguiser en quelqu'un d'autre et prononcent des mots qui ne sont pas les leurs.

Arnaud Desplechin tend à montrer une part du travail de la mise en scène dans son film afin d’afficher cette multiplicité chez ses personnages. Il cherche à présenter d’autres réalités, aspect important de son cinéma sur lequel je serai amené à revenir durant la dernière partie de ce dossier.
En faisant le rapprochement entre ces deux films, on peut percevoir dans la séquence de répétition de Roubaix, une lumière, une volonté similaire à Léo, celle de présenter le travail de mise en scène et du jeu de l’acteur cherchant à reproduire une séquence qu’il n’a pas vécu. Dans le film, les deux femmes rejouent une séquence que l’on imagine être celle qu’elles ont perpétuées en tuant la vieille dame. Mais d’un autre côté, on est amené à voir le travail des actrices qui cherchent à jouer deux femmes rejouant un meurtre. Comme une mise en abîme sur le travail de metteur en scène. Mais pour Desplechin, cette utilisation d’une mise en scène révélé dans la fiction (Daoud dirigeant les deux femmes comme des actrices, le miroir révélant une « équipe de superviseur », …) sert un propos assez nette que Raphaël Oesterlé vient expliquer dans la revue Décadrages :

Soudainement, le théâtre en acte [...] permet d'atteindre l'expression de la vérité, quand bien même la démonstration laissera les témoins de marbre.

A aucun moment, le film ne nous montre le vrai meurtre, mais ici, c’est bien une répétition auxquelles on assiste. Par ce besoin de confirmation que cherche les deux femmes, les nombreux interrogatoires ressassant la même histoire, le commissaire Daoud, comme une nouvelle figure filmique du réalisateur Arnaud Desplechin (après Paul Dédalus) vient chercher la vérité. Cette seul vérité émise dans la répétition, comme si finalement, la quête de Desplechin venait de trouver un alter ego dans la quête de vérité constante mené par la police.

II- Le remake d’un documentaire

a) Un film de Mosco Boucault

On remarque dans le générique de fin du film cette phrase indiquant « Adapté du film Roubaix, commissariat central de Mosco Boucault ». Déjà indiqué plus haut, le documentaire sort sur France 3 en 2008, quelques années après le tournage. Dans cette partie, il sera intéressant de se pencher sur l’adaptation qu’Arnaud Desplechin met en place, celle d’un documentaire, aspect du cinéma dont il n’en avait pu voir d’exemple seulement chez Hitchcock avec Faux Coupable, film inspiré de fait divers. Il serait intéressant de nous pencher sur l’adaptation formel du documentaire de Mosco Boucault, ainsi qu’une analyse plus détaillé de la séquence quasi identique à celle à analyser dans le film.
Pour ce film, Desplechin s’intéresse à une adaptation des plus fidèle. Il reprend la plupart des dialogues à la lettre près, au geste près, ce qui change beaucoup de chose au niveau de mon analyse. On découvre que ce que les images ont pu nous dire font partie de la création d’un inconscient de la réalité, non du réalisateur qui ne fait que suivre le vrai. Le réalisateur précisera dans un interview donné au CNC quelques jours avant la sortie du film, je cite :

J’avais envie de m’appuyer sur un texte qui pouvait sembler humble et lui donner la dignité d’un spectacle théâtral.

Il s’agit pourtant de comprendre que Arnaud Desplechin, en tant que directeur du film, s’octroie quelques libertés quant à l’adaptation, afin d’y laisser sa trace, sa volonté d’humaniser ces personnages qui deviennent durant l’adaptation ses personnages, ceux qu’il doit aimer en tant que réalisateur pour mieux les comprendre et mieux les filmer. Avant de revenir sur l’ensemble du film, et ajouter quelques autres détails concernant la part de « réalisme » du film, attardons-nous sur la séquence de la réorchestration du meurtre.
La même séquence débute à 1h17 de film. On remarque dès le début que le même type de phrase est donné par les membres de la police. La phrase « Vous jouez votre propre rôle » est elle aussi présente, bien que réécrite dans le film afin de mieux correspondre à la volonté de Desplechin. Mais l’idée est déjà présente. On comprend mieux la fascination du réalisateur qui voyait dans ce film un moyen de questionner une fois de plus ses obsessions. Mais intéressons-nous plus formellement à ce qui change, histoire de ne pas refaire la même analyse. Tout d’abord, et j’y reviendrai dans la deuxième sous partie, on peut apercevoir dès le début qu’il nous manque un personnage, que Desplechin a choisi de rajouter dans son film. En effet, le commissaire Haroune, qui inspirera le personnage de Yacoub Daoud, n’est pas présente durant toute l’affaire, y compris dans la séquence. L’idée de ce personnage, c’est pour beaucoup cette fameuse lumière présente dans le titre qui vient éclairer la vérité. En l’ajoutant, Desplechin admet :

Je voulais d’un personnage un peu omniscient qui comprend et qui voit les choses

Le commissaire Daoud est celui qui réhumanise les personnages, ceux qui paraisse encore plus froid lorsque l’on regarde le film de Mosco Boucault. Mais nous y reviendrons plus tard.
La séquence se déroule de manière similaire à celle du film. La caméra nous offre aussi un point de vue directeur, en caméra épaule, mais l’aspect documentaire offre une explication différente du film. Ici, on admet directement ce point de vue « volant » comme celui d’une caméra de reporter. Pourtant, et c’est l’idée principal que je cherche à amener, on peut trouver dans la séquence une différence qui permet de confirmer l’idée d’une représentation théâtrale dans le film.
La différence qui me marque le plus dans cette séquence, c’est l’absence de l’armoire dans la chambre. Si l’on se rappelle bien, cette armoire possède un miroir. Par cette ajout, Arnaud Desplechin ne cherche pas simplement à décorer la pièce. Nous l’avons déjà abordé, mais ce miroir impose l’idée d’un reflet, celui des spectateurs de la pièce. Cette ajout ne peut rester anodin, et bien que la duplication plan par plan, dialogue par dialogue, semble indiquer une simple réadaptation en dehors de toute les réflexions que j’ai pu amener plus haut, certains détails ajouté par le réalisateur, semble au contraire révéler les différentes idées exprimé autour de cette théâtralité et de cette recherche du vrai.

b) Inspiration néo-réaliste

En regardant les deux films, on se rend compte que Arnaud Desplechin à bel et bien tenter d’adapter à au mot près l’histoire raconté au commissariat de Roubaix dans le documentaire de Mosco Boucault. Mais en examinant la durée des deux films, on se rend compte qu’environ 30 minutes différencie Roubaix, une lumière de Roubaix, commissariat central. En effet, beaucoup d’éléments furent ajouté dans le film, afin d’accentuer une dimension plus dramatique à certains personnages. L’un des personnages approfondis par Desplechin n’est autre que Yacoub Daoud, le commissaire. Comme expliqué dans la partie précédente, le réel commissaire Haroune était absent de l’affaire du meurtre de la vieille femme. Le commissaire Daoud, c’est la lumière de Roubaix, celui qui part son regard et son sourire vient humaniser les coupables. Ce fameux sourire que le réalisateur Arnaud Desplechin a longuement détaillé à l’acteur Roschdy Zem afin de trouver en lui cette lucidité et cette détermination. De plus, le personnage du commissaire permet à Arnaud Desplechin de rendre hommage à la communauté algérienne, en croisant notamment l’oncle de la jeune fugueuse. Le réalisateur approfondi l’histoire du commissaire afin de lui donner une profondeur plus persistante. C’est notamment en rajoutant une scène dans lequel Yacoub Daoud rend visite à son neveu dans la prison, l’une des rares parties inventées du film, où l’on apprend la haine que ce dernier possède envers lui. Desplechin exprime cette volonté d’apporter une part de fragilité au personnage sans le développer d’avantage. Il en va de même pour le lieutenant Louis Cotterel, détaillé dans le film comme un nouveau venu, dont l’intérêt pour la religion s’en trouve renforcé.
Malgré cette idée d’adapter le réel, Desplechin semble vouloir ajouter une part de dramaturgie plus importante à l’histoire. Mais cela ne l’empêche pas de jouer entre ces deux instances que sont la fiction et le documentaire. Très proche du cinéma de Frederick Wiseman dont il avoue s’être inspiré, c’est surtout une part de néo-réalisme qui semble traverser ce film. Mouvement artistique de la fin des années 40, le néo-réalisme tend à représenter le réel en filmant la vie d’une partie pauvre de l’humanité, et en augmentant le drame vécu par différents procédés cinématographique. On remarque dans le film de Desplechin l’usage de la musique de Grégoire Hetzel qui vient notamment renforcer le caractère dramatique des évènements. De plus, l’histoire du film vient rendre compte des quartiers pauvres de Roubaix. Mais ce qui va venir nous intéresser, c’est surtout l’écart de réalisation que prend Arnaud Desplechin avec ce film, tout en gardant une trace de son cinéma, par l’usage d’une théâtralisation notamment. C’est surtout sur la direction d’acteur que nous allons nous intéresser. Alors que les acteurs principaux sont toujours joués en amont par le réalisateur lui-même, afin de trouver précisément ce qu’il cherche en chacun d’eux (cf. le sourire de Daoud), Arnaud Desplechin vient attribuer une vision plus proche des Italiens du néo-réalisme avec les acteurs secondaire. En effet, l’idée était de laisser les acteurs secondaires jouer leur propre rôle. Il s’agit donc de réel policier, parfois de réel habitant de Roubaix, de vrai boulanger. Chaque acteur à une ligne directrice, un point à atteindre, le reste dépend de eux. Approché cette notion dans le dossier nous permet d’évoquer l’idée de ce renouveau chez le réalisateur, mais nous permettra surtout d’évoquer dans cette dernière partie ce qui nous permettra d’approcher une dernière fois la séquence à analyser, et d’en comprendre une notion intrinsèquement lié au réel, en lien avec l’humanisation des personnages.

III- Par respect pour les morts

a) La famille de la défunte

En détachant cette part de réel que l’on retrouve dans le film, il est important d’aller encore plus loin que la vérité montré par le documentaire de Mosco Boucault. Il faut prendre conscience de la vérité en dehors d’un médium cinématographique afin de prendre en compte un nouvelle aspect de la séquence de reconstitution du meurtre. Arnaud Desplechin débute son film par un message :

Ici, tous les crimes, dérisoires ou tragiques, sont vrais. Victimes et coupables ont existé. L’action se déroule de nos jours.

Le réalisateur nous indique directement la réalité, de ses propos, il cite à l’écriture du scénario la personne de Mosco Boucault, indiquant son rapport direct au documentaire. Il achètera les droits auprès du réalisateur, indiquant qu’en tant que réalisateur du film, il n’est que celui qui le dirige. Arnaud Desplechin rattache bien cette idée d’un remake du réel.
Mais en indiquant cette idée d’aller en dehors du médium filmique, c’est qu’il est important de comprendre, c’est qu’un élément est manquant. Afin de réaliser cette histoire hors-norme, mais pourtant véridique que Desplechin signale se déroulant « de nos jours », il serait important d’avoir l’avis de la famille de la défunte. Dans un reportage tourné pour France 3 Hauts-de-France , on remarque lors de l’avant-première du film à Roubaix, la présence de certains membres de la famille Demesmaeker. A l’annonce du film, et de la volonté du réalisateur d’humaniser les coupables, la famille s’est sentie outragé, tentant à plusieurs reprises d’entrer en contact avec le réalisateur, ce dernier ne leur ayant jamais accordé un instant. C’est dans ce reportage France 3 que l’on découvre ce qui semble être la première rencontre entre des membres de la famille Demesmaeker et Arnaud Desplechin. Alors que le réalisateur tente vainement de se justifier (le reportage ne nous donnant jamais la réponse), les Demesmaeker ne cessent de lui répéter de penser à sa famille, à savoir comment lui aurait-il pu réagir s’il aurait su qu’un film se tournerait sur le meurtre d’un Desplechin. La petite fille, Ludivine, raconte au journal France Bleu le meurtre de sa grand-mère, afin d’en montrer une réalité plus terre à terre :

Ils l’ont frappée avec un plâtre, lui ont brisé les côtes et bu des bières autour de son cadavre.

La famille refuse le succès qui se trame autour du film à Cannes. On sait que quelques années auparavant, l’auteur Yves Baudrin s’était déjà inspiré du meurtre dans un livre. La famille s’était plainte de ne pas avoir été consulté par l’auteur. Ce dernier se défendra en assurant qu’il était :

Couvert parce que j’ai changé les noms, le lieu.

Durant le reportage France 3, lorsqu’Arnaud Desplechin tente de se justifier auprès de la famille, on peut surement s’attendre à la même réponse que l’auteur lillois, étant donné que les noms des personnages ont été modifiés. Pourtant, par l’analyse de la séquence, ainsi que la connaissance des motifs récurrent dans le cinéma de Arnaud Desplechin, on peut penser à une autre justification.

b) Contourner l’immorale

Durant la séquence de reconstitution du meurtre, les acteurs sortent de leur rôle. Ils deviennent les doubles théâtraux des véritables coupables. Rien ne paraît les choquer au début de la scène, rejouant sans aucune émotion vis-à-vis de ce qui s’est passé la nuit du meurtre. Le seul aspect qui semble les effrayer, c’est la mort. La peur d’une peine de mort qu’elles croient encore établi en France. C’est la peur pour Claude de ne plus voir son fils, pour Marie de perdre sa vie d’antan. Arnaud Desplechin nous filme une reproduction, non pas la réalité. Par cette interlude théâtrale, il insiste sur la véracité du meurtre sans jamais le montrer. Seul la découverte du corps nous est montré dans le film. Et c’est en cela qu’il semblerait que le réalisateur se dédouane, contourne une forme d’immoralité. Il cherche à substituer l’horreur des faits par une autre représentation plus ancré dans cette forme d’humanisation des personnages.
A cette idée se rapproche une vision que Desplechin organisait déjà dans son premier court-métrage, La vie des morts. Dans cette première tentative cinématographique, le réalisateur se pose la question du comment. Comment montrer l’immorale ? L’histoire de ce court-métrage compte la réunion de plusieurs familles autour de la tentative de suicide d’un cousin. Toute cette histoire amène chaque personnage à accepter que Patrick, le cousin, est irrémédiablement amené à mourir. A aucun instant, la caméra d’Arnaud Desplechin est amenée à filmer la tentative de suicide de Patrick, ni même ses derniers instants sur son lit d’hôpital. Pourtant, la souffrance de ce dernier nous est amenée autrement que par la parole. C’est en la personne de Pascale, interprété par Marianne Denicourt, que la souffrance du mourant nous est montrée. C’est elle qui, par son corps, réinterprète cette douleur. La tentative de suicide nous est annoncée en amont par l’écœurement et le malaise de Pascale dans la baignoire, sur le point de vomir. Sa mort nous est figurée par les menstruations nocturnes de cette dernière, comme l’expression d’une blessure.
La douleur des autres nous est représenté par la réorchestration d’une douleur, d’un meurtre, par un autre. On pense aussi à un autre gimmick du réalisateur, quand pour représenter l’inconsistance, l’hésitation d’un personnage, il vient nous montrer ce qui semble être un ensemble de réaction venant de plusieurs réalités, comme avec le personnage de Nora dans Rois et Reine. On retrouve aussi cette idée dans l’exemple de Léo que nous avons utilisé en première partie. C’est cette idée qu’à travers une pluralité d’évènements racontant pourtant la même histoire, Arnaud Desplechin choisi de nous en montrer la partie la moins immorale. Il décide de nous montrer, tout comme le fait Mosco Boucault, la représentation du meurtre, qui se joue ici comme sur scène. Par la représentation, Desplechin esquive la réalité, et impose à sa manière une forme de respect envers les morts. Il ne cherche pas à montrer l’étranglement de la vieille dame, seul celui des deux coussins. La scène est supervisée, empêchant tout débordement. La scène est dictée, rejouée, mais jamais montrée.

c) L’importance du « comment » et du « pourquoi »

Durant tout le film, le commissaire Daoud et ses coéquipier ne cesse de chercher la vérité en cherchant à savoir comment à eu lieu le meurtre, allant jusqu’à demander aux coupables de rejouer ce qu’elles ont commis la nuit du meurtre. A un instant seulement, Yacoub Daoud vient à prononcer le mot « pourquoi » mais réitère à nouveau sa question en la débutant par le terme « comment ». Cette notion du comment est le thème clé de la séquence de reconstitution. Un terme qui vient définir ce qu’il s’est passé. L’évènement qui à marqué Arnaud Desplechin dans le documentaire de Mosco Boucault, c’est cet acte horrifique du meurtre passé au second plan afin de déterminer le profil des coupables. En adaptant cette histoire, le réalisateur n’a cherché qu’une chose, humaniser ses personnages. Et en évitant de comprendre leurs motivations, qui sont par ailleurs plus ou moins expliqué dans le documentaire par le biais de l’alcool ainsi que du vol, Desplechin rend l’histoire encore plus invraisemblable. Le meurtre parait démesuré, les personnages se retrouvant dans une forme d’inconsistance proche du cinéma de l’auteur. Il ne cherche pas à les excuser, ni à le pardonner, simplement à les rendre humain. Par ce comment, on enlève tout jugement, seul reste la trace poignante d’une mère et de son amante. Arnaud Desplechin est un réalisateur qui cherche à aimer ses personnages pour en montrer toute leur humanité. Yacoub Daoud devient l’outils de Desplechin, venant humaniser les deux femmes, les ramenant dans sa lumière, celle du titre. Par son sourire que Roschdy Zem à du travailler sous la demande de Arnaud Desplechin, il est ce policier qui connait l’humanité, qui la croise à chaque instant et en connaît ses pires méfaits. Pourtant, il ne cherche pas à les rejeter. C’est lui qui déclare à Claude en parlant de son fils, que vivre dans un foyer, c’est une bonne chose, ce dernier ayant vécu là-bas étant petit. Il est le policier qui n’aime pas s’énerver, préférant rester calme, même devant certaines situations critique. Il est la lumière de Roubaix, celui qui ne juge pas.
Les séquences d’interrogatoires réalisent cette part d’humanité, les deux femmes trouvent leur lumière durant cette séquence de reconstitution, une seconde chance de la part du commissaire. Le journaliste Jacques Mandelbaum déclare dans un article sur le film :

Le crime comme témoignage de l’existence […], sa reconstitution comme reconquête maïeutique […] d’une humanité perdue, voilà en revanche qui justifie sa recherche sur la possible représentation de l’abjection.

Cette recherche, elle se fonde sur la représentation d’un mal indistinct car réel. Il ne s’agit pas d’une banale représentation du bien et du mal, mais celle de comprendre que même nos voisins peuvent être des assassins. En ce sens, Desplechin garde une trace de leur humanité, cherchant une trace d’optimisme dans l’horreur.

Conclusion :

Roubaix, une lumière est pour Arnaud Desplechin le moyen de se renouveler tout en restant dans ses habitudes. Un lieu, des personnages, le tout amenant à cette représentation d’un meurtre, tel une pièce de théâtre dirigé par le commissaire Daoud, où l’horreur de la vérité nous est dissimulée afin de respecter la défunte et sa famille. Le documentaire, ainsi que l’aspect néo-réaliste que le réalisateur utilise pour son film, permettent d’accéder à la vérité, ce comment que cherche la police afin de pouvoir inculper les criminels. Mais c’est aussi un moyen pour le commissaire et le réalisateur d’humaniser les personnages qu’ils côtoient, de révéler cette part de lumière dans l’obscurité défaitiste de la ville. Y trouver l’espoir là où elle semble disparue.

Annexe :

Article et livre cité :

(Auteur Inconnu), Un meurtre inspire un polar, ce qui n'est pas du goût des fils de la victime, dans La voix du nord. 01/06/13

Entretien du CNC avec Arnaud Desplechin. Comment adapter un documentaire en fiction ? 20/08/20

BEDARIDA Catherine. Sur les pas des enquêteurs, dans Le Monde. 25/04/08

LIEB Marie-Anne. Figures temporelles dans le cinéma arborescent d'Arnaud Desplechin, dans Décadrages, 28. 2014

LUSSIER Marc-André. Roubaix, une lumière : une exploration fascinante, dans La Presse. 06/03/20

MAGNIN Philippe. Léo jouant dans "la compagnie des hommes" : l'intertextualité au service d'une esthétique de la disparité, dans Décadrages. 28. 2014

MAGNY Joël. DESPLECHIN Arnaud (1960-), dans Encyclopaedia Universalis.

MANDELBAUM Jacques. "Roubaix, une lumière" : le flic lumineux et les deux amantes déglinguées, dans Le Monde. 21/08/19

OESTERLE Raphaël. Ambiguité du documentaire : la figure du double dans l'Aimée, dans Décadrages. 28. 2014

OESTERLE Raphaël. "Vos larmes, c'est de l'eau". Errance de l'acteur dans la Forêt d'Ostrovski, dans Décadrages. 28. 2014

SARANGO Emma. Cannes 2019 : une famille nordiste révoltée par le film d'Arnaud Desplechin, dans France Bleu. 14/05/19

VASSEUR Quentin. Festival de Cannes : trois choses à savoir sur "Roubaix, une lumière" d'Arnaud Desplechin dans France 3 Hauts-de-France. 21/05/19

Vidéo cité :

France 3 Hauts-de-France, "Roubaix, une lumière" présenté aux Roubaisiens

Canal C Télévision, Champ contre-champ : "Roubaix, une lumière" d'Arnaud Desplechin

Festival de Cannes, Roubaix une lumière - Conférence de presse

Boutique Potemkine, Rencontre avec Arnaud Desplechin pour "Roubaix, une lumière"

De nombreuses informations ont été utilisé à partir des cours d’Analyse des œuvres ainsi que d’Histoire du cinéma, d’analyse des films et d’histoire de la critique du premier semestre de L2.

Créée

le 28 janv. 2023

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