Un film gentil et plein de bonnes intentions mais au postulat trop léger et improbable.

L’adage est connu : les meilleures intentions ne font pas forcément les meilleurs films. Avec « Roxane », la réalisatrice met en scène une thématique qui, n le suppose, lui est chère avec plein de bonne volonté. Le fond social est donc pertinent et l’idée qui le supporte est pour le moins originale : Mélanie Auffret met en effet en scène pour son premier film, l’histoire d’un fermier toujours suivi par sa poule Roxane qui va tenter de sauver sa ferme en mettant sur le Web des vidéos de lui déclamant de la poésie à ses poules, vidéos destinées à faire le buzz. Une idée certes originale mais complètement incongrue et iconoclaste.

Le problème majeur de ce gentil film qu’on a du mal à descendre mais qu’on ne peut pas non plus encenser est indubitablement que son postulat nous apparaît improbable. En effet, la poule est bien sympathique mais difficile de croire qu’un tel gallinacé puisse être apprivoisé. Et encore moins que ces vidéos You Tube puissent ainsi cartonner, c’est tiré par les cheveux, même sous couvert d’une fable. Sur la longueur, l’histoire est trop faible et tourne en rond ce qui a pour résultat de vite et gentiment nous ennuyer. Et pour ce qui est vendu comme une comédie, c’est rarement drôle mais plutôt triste alors qu’il y avait là matière à de nombreux gags. Seul le personnage de la voisine anglaise, sosie de Marianne James, nous arrache quelques sourires.

On est donc plutôt devant un film touchant (par instants) au charme suranné. Un film à la campagne, bucolique, comme ça revient à la mode tel qu’à l’époque des films de Jean Becker type « Les Enfants du marais ». Depuis on a eu « Petit paysan » il y a deux ans et « Normandie nue ». Des films du terroir désormais plus pragmatiques qui mettent en avant la problématique paysanne terriblement d’actualité et se parent donc d’un fond politique et social. Attention, on est cependant loin d’un film de Mike Leigh ou des frères Dardenne. « Roxane » n’est donc rien de plus qu’un sympathique téléfilm, un peu inabouti, sur l’amour de la terre où on a la chance d’avoir Guillaume de Tonquédec dans un rôle principal casse-gueule et qui n’en fait pourtant jamais trop.

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