Rubber qui naît, s'étend, se propage, éclate.

Le premier film de Quentin Dupieux que j'ai vu c'était Steack avec le duo Eric (qui n'a pas changé son jeu d'acteur depuis H) et Ramzy qui est au passage leur meilleur film. A l'époque j'ai trouvé ça totalement absurde et ça l'est. Quentin Dupieux assume complètement l'absurdité des ses œuvres cinématographiques. Avec "Rubber"et son pitch incroyable, on nous enfonce encore plus dans cette absurdité que ça en devient comique, aujourd'hui on utilisera l'expression "What the Fuck" pour le définir, ce film l'est mais pas autant qu'on pourrait croire. Tout dans le film a une logique mais une logique loufoque.
La première scène du film nous met dans le postulat de départ qu'il n'y a pas raison. Il n'y a pas de sens, pas de logique concrète. Au contraire, je trouve que pas mal d'éléments ont du sens et ont une explication. En même temps se film nous pousse à réfléchir sur ce qu'il se passe même si on nous préconise de pas le faire. On se pose quand même la question "Pourquoi un pneu?", on peut imaginer que ça fait référence aux personnes isolées , en marge et dessoudées de la société qui sont en l’occurrence inoffensif, comme ce pneu qui n'est plus sur sa voiture. "Pourquoi on observe un Pneu pendant 20 minutes?" voire son parcours en tant que tueur, il s’aperçoit qu'il peut interagir avec les objets, que ses actes amènent des conséquences destructrices. Il jauge sa force sur un objet simple (bouteille en plastique), puis un insecte, un objet plus rigide ( bouteille en verre), il tue et torture des petits animaux et à la fin s'attaque aux humains. Le chemin habituel des tueurs en série. "Pourquoi les spectateurs sont empoisonnés?", (Cela est purement hypothétique.) ils représentent la population qui consomme les films de divertissement des grosses productions et ne peuvent comprendre ce film là. Le seul a ne pas être empoisonné est un handicapé qui s'isole du groupe, il représente la minorité de cinéphiles pures et dures qui voient plus loin que le bout de leur nez. Il devient consommateur au moment où il intervient dans la scène du mannequin. Il fait office de critique, qui explique au acteur comment lui il voudrait que la scène se passe.
Le film est une critique en manière générale au cinéma. Un pied de nez immense aux grosses sociétés de production et même au cinéma d'auteur car prendre comme méchant un pneu et dégager une certaine aura, il faut avoir du culot pour faire ça. "Rubber" n'est pas un nanar car il est accompagné d'une réalisation très bien foutue, une bande son impeccable, le scénario est cohérent. Les acteurs ne sont pas toujours bon mais c'est pas trop grave. Celle qui me dérange c'est Roxanne Mesquida avec son regard furieux et malsain, son regard est le même que dans "Sheitan" et " Kaboom" ce qui pouvait s'expliquer car ses rôles demandaient ça mais dans "Rubber", elle fait la proie, elle devrait pas être menaçante comme ça. A part ce petit bémol, le film reste un ovni incompréhensible bourré d'inventivité.

Quentin Dupieux a fait ce qu'il savait faire, un bon film absurde dégageant une petite force comique.
Saoirse
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le 1 juin 2013

Modifiée

le 1 juin 2013

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