30 petites minutes et puis s'en va... malheureusement pas.
Qu’on l’aime ou pas, chaque film de Quentin Dupieux est un petit évènement en soi tant il expérimente et livre des œuvres extrêmement différentes de ce qu’on peut voir autre part.
Rubber fait bien évidemment partie de ce genre de film, ces œuvres uniques. Malheureusement, qui dit unique ne dit pas satisfaisante et force est de constater que Rubber n’est pas entièrement satisfaisant. Pourtant, le film part extrêmement bien, avec une première demi-heure amusante, portée par une première scène remarquable (mais finalement nocive pour la suite du film, tant elle explique toute la suite). Mais ce qui est drôle 30 minutes ne l’est pas forcément 1h30, surtout avec un potentiel qu’il faut exploiter au contraire de se reposer. Cela n’aide pas que l’héroïne du film, Roxane Mesquida, soit une actrice absolument lamentable. Les autres acteurs sont par contre bien plus intéressants, que ce soit Charley Koontz, Jack Plotnick (génial, comme d’habitude) ou encore Wings Hauser. Parfois drôle, parfois pathétique, Rubber a aussi le défaut de se pardonner ses défauts tout seul, alors qu’un peu plus de rigueur aurait pu rendre le film bien meilleur.
C’est décevant, car Quentin Dupieux a un réel talent visuel, même avec aussi peu d’argent. Mais tant qu’il n’aura pas compris qu’on a besoin d’un peu plus qu’une bonne idée pour faire un film, il sera toujours décevant.