L'Heure de se Précipiter… Très très Loin

Ceux qui me connaissent l'auront compris, moi et les Rush Hour, c'est décidément pas une grande histoire d'amour. Entre le 1 que j'ai trouvé insupportable et le 2 que j'ai trouvé un peu mieux, mais qui restait bof, c'était bien mal parti. Cela dit, vu que le 2 améliorait certains soucis que j'avais avec le 1, je me disais que y'avait potentiellement une chance que ce troisième opus relève le niveau.

Bah je peux vous dire sans aucun problème que… QUE DALLE. C'est littéralement le pire opus de cette trilogie de mon point de vue. Pourquoi ? Ben on va voir ça de suite.

Pourtant, le film commençait bien. James Carter recevait enfin ce qu'il méritait depuis longtemps : se faire rétrograder par ces supérieurs à la circulation sur l'autoroute et se faire rejeter par son collègue Yan Naing Lee à cause de son comportement. Le film me lançait enfin une once d'espoir : "Enfin une évolution de sa part ? Il va enfin se remettre en question et arrêter de se comporter comme une enflure ?"... Mais que croyez-vous qu'il se soit passé finalement ? Rien bien sûr ! On fait comme si de rien n'était concernant sa rétrogradation et il se remet en équipe avec Lee comme au bon vieux temps. Y'a juste une discussion dans un avion pour nous rappeler qu'ils sont censés être en froid sans qu'il y ait rien de concret, puis une dispute à un moment dans l'hôtel où il en résulte une séparation… Qui ne durera que quelques minutes et qui ne mènera à rien en fait. A peu près comme le 2, le supposé décès de Carter. Super. On recycle les mêmes idées de merde à ce que je vois. En fait, la seule utilité de la tension entre ces deux-là, c'est de servir de prétexte pour expliquer pourquoi ils ont jarté Roselyn Sánchez de cette suite. Ce qui est encore plus énervant vu que c'était un personnage cool en plus dans le 2 et que là, on s'en débarrasse de manière ridicule, en hors-champ, comme une merde. Super. D'ailleurs, tant que j'y suis, pourquoi ne pas avoir réintégré la collègue de Carter du premier épisode ? Elle aussi elle était cool et vu qu'une partie du film se passe là où elle bosse, c'était l'occasion de la faire revenir pour le coup. Bah non, elle est pas là non plus…

Mais croyez pas que j'en ai fini avec le personnage interprété par Chris Tucker, qui aura vraiment été l'épine dans le pied de cette trilogie tout le temps. Jusqu'au bout, il aura été insupportable. Bien qu'il soit moins un gros boulet dans ce troisième opus, il reste toujours antipathique durant tout le film, en étant encore un ripoux raciste, sexiste, homophobe avec bonus grossophobe cette fois. Mais l'erreur fatale de ce film, c'est de le mettre en couple avec Geneviève ! S'il y a bien un membre du duo qui n'aurait jamais dû finir en couple, c'est bien Carter ! Un personnage aussi détestable ne devrait jamais finir avec quelqu'un, parce que déjà c'est un très mauvais message que ça renvoie, mais surtout… Qu'est-ce que Geneviève lui a trouvé à ce mec, qui n'a fait que se comporter comme un guignol en tentant de la séduire et avoir un comportement homophobe et sexiste à son égard après qu'elle ait révélé qu'elle soit chauve ? Y'a juste aucune raison logique qui expliquerait qu'elle puisse tomber amoureuse de cette ordure. C'est fou, à chaque opus ils arrivent à le rendre encore plus détestable. Nan vraiment, James Carter est officiellement devenu le pire personnage de fiction que je connaisse, toute œuvre confondue. Félicitation Brett Ratner.

Pour ce qui est des autres acteurs et autres personnages, si Yan Naing Lee redevient appréciable et que la majorité des autres acteurs (Jackie Chan inclut donc) s'en sortent, je ne peux pas en dire autant pour le Capitaine William Diel, joué par Philip Baker Hall qui… N'a pas du tout le même comportement que le même personnage dans le premier opus et qui a l'air bien moins investi pour la courte scène dans laquelle il apparaît. Dommage. Mais surtout, celui dont on aurai bien pu se passer je pense c'est… Roman Polanski en Commissaire Revi. Même si ça me fait sacrément plaisir de le voir se prendre un bon coup de poing des familles de la part des deux protagonistes (la meilleure scène du film de mon point de vue, pas spécialement pour les raisons évoquées par le film certes, mais faudra quand même que j'arrive en avoir un gif je pense), son personnage est totalement inutile franchement. On aurait bien pu s'en passer. Mais bon, Brett Ratner étant pote avec lui, fallait absolument cette scène hein.

Pour ce qui est du reste du scénario, qu'est-ce que je peux dire… Bah beaucoup de choses en fait. Déjà, le film comporte beaucoup de scènes inutiles, comme la dispute et celles avec le commissaire, toutes deux mentionnées plus haut. On peut aussi compter le sacrifice de Kenji, qui déjà n'a aucun impact parce qu'il a été un méchant tout le long et que donc, quand il se repenti juste avant, on ne peut avoir aucune empathie pour lui et qui en plus, était totalement inutile puisqu'il était censé servir à empêché un filet de se briser… Pour qu'il se casse quand même juste après un mouvement de Lee et qu'il s'en sorte quand même. Crédibilité zéro ce sacrifice pour le coup. Tout comme le passage où ils croisent Georges pile quand ils ont besoin d'un taxi. Eh beh, quelle chance, faut croire que Paris est plus la plus petite capitale du monde alors. Ou bien c'est juste une grosse paresse scénaristique. Perso, ayant déjà visité la capitale plusieurs fois, je vous laisse deviner mon choix… N'oublions pas non plus la scène ou nos deux héros laissent Soo-Yung prendre l'ascenseur pour fuir les sbires et… C'est sa dernière scène. Est-ce qu'elle a réussi à fuir et à échapper aux griffes de la Triade ? Est-ce qu'elle s'est faite cueillir puis descendre en bas ? On sait pas. On nous laisse sur le coup de poing final dont j'ai parlé plus haut. Mais le must de ce scénario en carton, c'est le nombre d'incohérences présentes à l'intérieur qui viennent totalement détruire le peu de crédibilité qui en restait. D'abord, on a un champion avec un des méchants, puisqu'il aide Lee en l'envoyant dans la direction de Geneviève alors qu'il suffit juste de la tuer pour qu'ils perdent totalement la trace du macguffin du film. Pourquoi il fait ça alors ? Bah c'est juste pour qu'ils soient tués en même temps voyons, alors qu'il suffirait juste de la tuer avant puis de tenter de les tuer ensuite, chose beaucoup moins risqué abruti ! Et d'ailleurs, dans ce cas, pourquoi ces hommes de main ne descendent pas les trois zigotos en même temps quand ils sont sur scène dans ce cas, au lieu d'attendre qu'ils aient le temps de se planquer derrière un des décors ? Il les a pas prévenu que le duo serait là alors qu'il espérait qu'ils se fassent dégommer eux aussi ? Tu m'étonnes qu'ils finissent par se faire avoir ce con-là ! Ah et aussi, même si la fameuse scène du coup de poing me fait bien plaisir, pourquoi les policiers français n'arrêtent pas Lee et Carter ? Ils viennent de frapper leur supérieur là. Ou alors ils pensent eux aussi que c'est un connard, allez savoir.

La mise-en-scène quant à elle, reste bien en deçà du second opus, au point d'en revenir au niveau de celle du premier, à savoir quelque chose d'au mieux passable, au pire quelconque. C'est d'ailleurs pas le seul élément qui se remet au même niveau que le premier opus au lieu d'aller dans la continuité du second, puisque les décors redeviennent eux aussi quelconques. Les musiques elles, sont juste oubliables. Y'en a qu'une seule que j'ai retenu et c'est uniquement parce qu'on y entend un accordéon parce que bien sûr, dans un film qui se déroule à Paris, fallait qu'on passe pas à côté de ce cliché.

L'humour et les scènes d'action sont eux aussi moins bien comparés au second opus, mais reste meilleurs que ceux du premier heureusement. En effet, on a là-aussi certains passages humoristiques qui fonctionnent, mais beaucoup moins si on compare à l'opus précédent, tout comme les scènes d'action, qui sont correctes certes, mais qui restent moins bien que ceux du second opus. Et pour pas aider, à l'inverse du premier opus, on a des scènes d'action correctes donc, mais un climax final totalement pourri. Puisque le dernier combat est entre nos deux héros et… Des troufions de base. Franchement, les combats qui précèdent celui-ci était amplement suffisants et on pouvait très bien les utiliser pour justifier leur parachutage jusqu'une des fontaines du Jardin du Trocadéro.

Enfin, reste la VF qui arrive à être moins bien que celle des deux opus précédents ! Si la majeure partie du temps, elle passe, elle casse complètement le passage ou James interroge un sbire parlant le français avec l'aide d'une nonne parlant également la langue, puisque dans cette scène, il a été décidé qu'il parlerai… Québécois. Et du coup, ça rend sa position "d'indice" comme direction pour aller vers Paris vraiment bancal. Je vois difficilement comment on aurait pu adapter ça en VF et je veux pas m'improviser adaptateur en prétendant savoir mieux ce métier que n'importe quel professionnel, mais peut-être qu'il aurait été plus judicieux de lui donner une langue régional française, comme le Ch'ti par exemple.

En bref, c'est vraiment mauvais. Y'a quasiment rien à sauver là-dedans. Et franchement, je suis bien content que Rush Hour 4 soit dans ce qu'on appelle l'Enfer du Développement, parce qu'après la trilogie que je viens de me taper et surtout, au vu de la catastrophe qu'était ce troisième opus, non merci j'ai plus faim. Après, y'a peut-être moyen de faire un bon quatrième film hein, je dis pas, mais pour moi ça demanderait de changer de réalisateur, de scénariste et d'apporter une vraie remise en question pour le personnage de James Carter. Ce qui n'arrivera jamais, donc j'y crois même pas une seconde que ça puisse arriver.