David Ayer est un de ses cinéastes avec une véritable patte artistique, après avoir commencer sa carrière comme scénariste pour Training Day et Dark Blue entre autres, il se lance dans la réalisation pour approfondir ses thèmes de prédilections. Son premier film Bad Times était une descente aux enfers fascinante et complexe mais qui souffrait de trop de longueurs puis son deuxième film Au bout de la nuit était un polar classique mais maîtrisé ensuite il a atteint la grâce avec son troisième film End of Watch, un polar nerveux et virtuose qui prenait place dans le quotidien de deux flics à L.A. Ayer a une fascination pour les polars qu'il exploite de façon brillante en arrivant de façon juste et intéressante à les renouveler et pour son quatrième film il continue d'explorer cette voie tout en s'essayant à l'actionner. Et pour s'essayer à ce genre quoi de mieux que de faire appel à une ancienne icone des films d'actions des années 80-90, le bulldozer Arnold Schwarzenegger. Tout d'abord le scénario n'est pas totalement abouti mais il se montrera assez surprenant, en bien comme en mal. Pour ce qui est des points positifs le faite de faire une adaptation très libre des dix petits nègres d'Agatha Christie permet au récit de prendre un tournant intéressant jouant plus sur le suspense que sur l'action. De plus les personnages ont le mérite d’être dans la pure tradition de Ayer, celui-ci s'intéresse aux personnalités borderlines qui jongle constamment entre la légalité et l'illégalité offrant des personnages loin du manichéisme de ce genre de films, et ici même si ils ne sont tous pas aussi réussi ils ont le mérite d'avoir leurs propres personnalités et leurs propres failles même si ils flirtent parfois avec le caricatural. Et le film a le mérite de ne faire aucune concession sur sa noirceur et sa radicalité instaurant un climat psychologique intéressant. Pour ce qui est des points négatifs ont regrettera des rebondissements grotesque et mal amené ainsi qu'un manque d'approfondissement des personnages. On aura donc du mal à s'intéressé à eux surtout qu'ils sont plutôt détestable car Ayer préfère s'intéressé à des salauds sans foi ni loi plutôt qu'aux gentils flics. D'ailleurs les personnages secondaires auront du mal à trouver une place et seront peu enthousiasmant mis à part peut être l’enquêtrice. Sinon les dialogues sont la plupart du temps risibles et les blagues se situe généralement sous la ceinture ce qui a tendance à devenir agaçant. Mais le point le plus regrettable car il aurait pu remonter le niveau du récit c'est le choix de la narration car à force de multiplier les points de vue le film ce perd dans ses personnages et les ellipses narratives ce qui engendre un début laborieux et de gros problèmes de rythmes. Même si ce choix est là pour entretenir le mystère, il finit à force de digression par l'étouffer et il aurait été plus judicieux de ce concentré uniquement sur le noyau central de l'équipe, le film en aurait été mieux construit et plus solide surtout que l'un des twist repose sur un rapprochement dans l'équipe mais qui n'a pas été exploité au préalable on a alors l'impression que ça tombe de nul part. Tout comme l'obsession et les motivations de Breacher qui ne sont pas assez exploités et définis au final. Pour ce qui est du casting ils sont globalement tous bons, on retiendra surtout Joe Manganiello qui surprend en bien tous comme Sam Worthington qui est très impliqué et qui rend les nuances de son personnage plus intéressante, il fait un très bon retour. Par contre Mireille Enos est trop dans la caricature et Terrence Howard n'est absolument pas convaincant dans un rôle qui n'était pas fait pour lui. Pour ce qui est de Arnold Schwarzenegger après un retour mitigé et fatigué dans Le Dernier Rempart ainsi qu'un rôle oubliable dans Evasion, il revient ici en grande forme est opère son vrai retour. Ayant un rôle plus sombre et torturé que d'habitude il se donne à fond avec beaucoup d'énergie pour offrir à son personnage un charisme imposant même si il n'a jamais été un grand acteur, il signe une prestation plus nuancé que d'habitude et il s'impose clairement dans son meilleur rôle. Pour ce qui est de la réalisation on a le droit à un travail intéressant sur le montage car même si les ellipses du début sont raté, le film va progressivement distillé des idées audacieuses qui prennent par surprise ( l’assaut chez Tripod en flashback ainsi que la mort de Monster ) et la mise en scène de David Ayer est encore une fois percutante et maîtrisé. Il revient à une réalisation plus classique mais lors de ses scènes d'actions qui sont parsemé avec savoir-faire il retrouve la virtuosité de End of Watch grâce à une utilisation toujours aussi brillante et esthétique de la GoPro qui dynamise les fusillades. En plus il livre des scènes vraiment badass qui ravira le fans d'action pur et dur notamment avec une très bonne course poursuite ainsi qu'un final jouissif. En conclusion Sabotage est sans doute le film le moins réussi de David Ayer faute à un scénario approximatif qui ne sait pas trop ou il va mais qui compense par une mise en scène dynamique et des personnages plus complexes qu'espéré et qui offre à Schwarzenegger son meilleur rôle. On ressort donc de ce film avec un avis mitigé mais je suis néanmoins satisfait de ce que le film m'a proposer car il prend le risque d’être différent des films d'actions insipides et sans saveurs qui sortent dernièrement. C'est donc un film passable qui ne réussi pas dans tous ce qu'il entreprend mais qui va jusqu'au bout de son idée et qui à le mérite de partir d'une idée originale et de proposer une véritable identité en terme d'esthétisme et d'écriture.
Frédéric_Perrinot
6

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le 8 août 2014

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