Drôle de film que voilà, bien éloigné de ce que laisse deviner son affiche. En effet, nous voilà plus dans le thriller que dans l'actioner : l'équipe de la DEA de Schwarzie se retrouve sur la touche après une suspicion de détournement de pognon avant d'être confrontée à un adversaire inconnu qui décime un à un ses membres.
Ce qui reste après le visionnage, c'est cette ambiance chelou bercée d'étrangeté, avec ses personnages assez what the fuck (on a du mal à accepter l'existence d'une escouade composée d'éléments aussi instables) qui sont au final apathiques face à ce qui leur arrive. En fait, tout le monde est apathique et semble trouver normal ce qu'il se passe, le monde paraissant presque se restreindre à la DEA, la flic qui enquête et les quelques méchants de passage. Ajoutez à cela des mises à mort ultra gores (l'interdiction aux moins de 10 ans parait même lég') et vous obtenez une sorte de cauchemar crépusculaire.
Dis comme ça, Sabotage pourrait passer pour une vraie réussite mais il convient de tempérer cette idée. En effet, le rythme tire un peu trop en longueur, sans qu'on sache trop vers où tout ça nous emmène. On devine toutefois que la conclusion ne pourra être à la hauteur des promesses. Et j'ai trouvé que le film abusait du sordide et du glauque, sans que cela se justifie réellement. Enfin, si les acteurs s'en sortent plutôt bien (si l'on accepte l'atypicité de leur personnage), Schwarzie peine à retrouver sa puissance charismatique d'antan qui rendrait crédible son statut de commandeur suprême/imago paternel à même de canaliser sa troupe.
Sabotage s'avère finalement une expérience filmique qui mérite le coup d’œil pour peu qu'on soit bien luné.