Ode à la paysannerie, entre farce et comédie dramatique, le bien nommé Saint-Amour a l'honnêteté de dépeindre l'univers agricole à travers le prisme de l'humain, et non de la machine ou du chiffre d'affaires. L'humain dans son plus simple appareil, dans sa triste et dure vie, partagé entre le labeur agricole et le néant sentimental. Rite initiatique parti d'une soirée d'ivresse un peu absurde, un fils et son père font le "tour de France des vins", en compagnie d'un taxi superbement incarné par Vincent Lacoste. Les deux paysans, campés par un Depardieu drôle et attachant, et un Poelvoorde pathétique mais authentique, entreprennent alors de folles aventures, quittant la tragique absurdité de la vie en sillonnant au hasard des routes cette France accueillante, chaleureuse et joviale; une France pittoresque et bucolique, qu'on envierait presque, par ces temps de repli identitaire. Vraiment, une belle aventure, jamais complètement délirant, jamais larmoyant. A la fois drôle et touchant, avec une bande son agréable et des plans superbes.