Rappelons la trame principale :
En 1969, sept étrangers, qui ont tous en commun un secret à enterrer, se retrouvent au El Royale,
un hôtel miteux sur les rives du Lac Tahoe, à cheval entre la Californie et le Nevada. Ils ont une nuit pour se racheter... avant d'être envoyés en enfer.


A propos du contexte nous nous situons dans une Amérique plongée sous le mandat de Nixon, la guerre du Viêt-nam, la corruption, le voyeurisme d'état ou tout aussi bien les sectes émergentes. Il est nécessaire pour moi de s'accorder sur le genre de film auquel nous avons à faire. Il suffit simplement de s'attarder sur le titre du film "Sale temps à l'hotel royal" pour lequel il est temps de se triturer les méninges.


Pour commencer, la scène d'introduction nous plonge dans un gouffre remplis de questions. Le film se ficelle alors peu à peu. Une seconde scène sur laquelle nous pouvons accorder une certaine importance, arrive rapidement, nous présentant les quatre premiers personnages. La mise en scène et le montage apparaît alors d'une efficacité débordante. Les lumières font jouer notre angoisse, La bande originale reste alors tout autant inquiétante qu'intriguante (virant même à la fin du film vers l'émotionnel). Le film prend alors forme. Au fur et à mesure du temps chaque passé de chaque personnage est présenté. Ce long métrage est efficacement construit et offre ainsi un regard perplexe face au déroulement des évènements, car chaque personnages à ses propres caractéristiques -et n'a pas tout à fait les mains propres comme on pourrait le concevoir- .
Se déroulant dans un huit clos, nous pouvons observer que l'attitude de chacun.e.s peut créer une certaine empathie ou un certain dégoût. Il est également important de soulever la performance totalement efficace de chaque acteurs/actrices (mention spéciale pour Chris Hemsworth).


C'est face à cela, à tous ces produits de mises en scènes mis bout à bout que les questions que nous nous posons surgissent. Le temps passe à une vitesse, aucun passage n'est long ou nécessite un longévité supplémentaire.


Cependant le mal est peut être ici, les questions sont trop nombreuses. MAIS (parce qu'il y a un mais). C'est peut être, de cette même façon que la magie opère, car il ne me paraît guère étonnant que le style de ce réalisateur (la cabane dans les bois) ou scénariste (lost : les disparus) veuille nous plonger dans un océan d'hypothèses où chacun peut créer sa propre fin et insuffler une dimension (à cet hôtel) qui relève de n'importe quel genre.


Pour résumer, nous prenons un plaisir immense à décortiquer le film tout au long de son avancement. Il ne nous laisse pour le coup aucun répit, car ce film n'a pas de retenu et nous offre un spectacle digne (voir meilleur que mes attentes initiales). Bon film, Goddard est à suivre de très près pour la suite de sa filmographie.

PolDoe
7
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le 14 nov. 2018

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PolDoe

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