Ca n’est jamais bon signe quand un film d’1h50 vous semble durer 3h00… A la sortie de séance, « San Andreas » est une cruelle déception. Voici le synopsis :
« Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s'ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d'hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s'est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l'espoir de sauver leur fille unique. Alors qu'ils s'engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l'État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore… »
Rien qu’à la lecture du synopsis, on voit déjà la trame du film se dessiner. Ce scénario truffé de clichés est banal, creux, inintéressant. Les quelques minces rebondissements sont plus que prévisibles (de ce fait je n’appelle pas ça un rebondissement). Le pire du pire, c’est que ce film a engagé six scénaristes pour écrire le scénario de « San Andreas » ! Prenez n’importe quel lycéen en section littéraire et il arrivera à créer un meilleur scénario que ça. Je vais faire le parallèle avec deux films : « 2012 » avait été très critiqué mais personnellement j’avais trouvé l’intrigue du complot politique très réussie. Bien plus original que « San Andreas ». Il y’a également « Le Jour d ‘après », mon film catastrophe préféré, qui était un modèle scénaristique et en terme de réalisation.
Certes, les effets spéciaux sont énormes et très réalistes, mais on se rend vite compte que dès que les scènes se passent à l’intérieur d’un bâtiment on s’en prend plein la gueule et on est paumé avec 2000 images à la minute. On s’en prend plein la gueule pendant le premier quart d’heure, les catastrophes arrivent à une vitesse phénoménale sans qu’on ait ressenti une attente à les voir arriver. Au contraire, si on avait attendu une petite demi-heure avant la première catastrophe ça aurait suscité l’envie.
Parlons des acteurs et des personnages maintenant. Des personnages insipides joués par des acteurs avec un jeu limité. Le personnage principal interprété par Dwayne Johnson est insupportable. De toute manière, dans les nouveaux films d’action, les héros sont des gros bras qui pètent la gueule à tout le monde et qui bossent dans l’armée, les marines ou des trucs du genre… Ce sont des héros qui représentent soi-disant le courage américain et qui sont adulés par le citoyen lambda blablabla. Le personnage de Ray ne déroge pas à la règle. Bref, tous les personnages sans exception ne sont que des stéréotypes. Il y’a un personnage qui semblait intéressant au départ : le scientifique interprété par Paul Giamatti. Seulement il ne fait que dire « Oh Mon dieu on n’y arrivera pas » « C’est la plus grosse catastrophe de l’Histoire » pendant tout le film. Bref, inutile. A cela, on peut rajouter des dialogues pauvres aussi clichés que leurs personnages.
La scène qui m’a le plus marqué par son incohérence est celle du tsunami. Oui, Dwayne Johnson a une paire de couilles grosse comme des boules de pétanque et se met à « surfer » le tsunami avec son hors-bord. Et je vous rappelle qu’il y’a eu six scénaristes sur le coup… La déchéance… Faire un film catastrophe ne veut pas dire oublier le scénario.
Pour conclure, « San Andreas » c’est du vide. Un blockbuster de plus et un blockbuster raté une fois de plus. Un scénario plat, des personnages auquel il est impossible de s’attacher, des acteurs en demi-teinte. Mais ça marche car l’habillage est beau et Dwayne Johnson fait parti des acteurs du moment. Alors, si ça marche déjà comme ça pourquoi creuser un peu plus ? « San Andreas » c’est le bel habillage du néant