Transformer le silence en or, le coup de poker de Krasinski

Véritable surprise au box-office, mais aussi auprès des critiques, le buzz autour de Sans un bruit a commencer après l’avant-première du film au festival américain South by Southwest (SXSW) et depuis ce moment, le film a été couvert de louanges par les critiques et les spectateurs, mais surtout au plaisir de Paramount Pictures, de billets verts au box-office américain. Qualifié « d’absolument terrifiant », Sans un bruit est-il le film surprise attendu ou un gros pétard mouillé ? Réponse…

Sans un bruit s’inscrit dans la nouvelle vague de films d’horreur comme Babadook, Get Out, The Witch ou It Follows qui préfère mettre de côté les clichés du cinéma d’horreur actuel et se concentrer sur l’atmosphère et l’intelligence de leur récit. L’intrigue du film tourne autour de la famille de John Krasinski, plus connu pour son rôle dans la série US, The Office. Famille qui essaye tant bien que mal de survivre dans un univers apocalyptique où le spectateur est dans l’ombre total sur le pourquoi du comment, même si certains indices sont montrés de temps en temps à l’écran. Ce que l’on sait, est que le moindre bruit se termine par votre mort.

Krasinski aidé par ses ingénieurs son réussissent avec brio à mettre en place une ambiance sonore où ce même silence devient assourdissant et oppressant pour le spectateur. Si le film est lui, en partie muet, le contraste entre le manque de dialogue des personnages et les bruits extérieurs de la vie fait de ce film une expérience sonore très intéressante. Dès les premières minutes, la mise en scène vous plonge au beau milieu d’un univers où vous ne préfériez pas y mettre les pieds et où la tension monte en crescendo jusqu’à la fin du film. Aucun moment de répit.
Malheureusement pour lui, on peut trouver Sans un bruit beaucoup trop classique et facile par moment. Il est aussi regrettable de voir que le film retourne dans les travers des clichés du cinéma d’horreur dans sa dernière partie.

Heureusement, il est porté brillamment par la magnifique Emily Blunt, qui n’a plus besoin de faire ses preuves depuis Sicario et Edge of Tomorrow, mais aussi par John Krasinski, qui joue aussi bien son mari à l’écran que dans la vraie vie, ce qui apporte un élément naturel très apprécié à leur couple dans ce film. Les deux acteurs sont d’ailleurs bien épaulés notamment par la talentueuse Millicent Simmonds, déjà aperçue dans Wonderstruck de Todd Haynes et Noah Jupe, vu l’année dernière dans Wonder et Bienvenue à Suburbicon.

En bref : John Krasinski livre un coup de poker devant et derrière la caméra avec Sans un bruit. Ingénieux, rythmé, oppressant et stressant, le film est aidé par la magnifique prestation d’Emily Blunt même si le film retombe dans les travers des clichés du cinéma d’horreur dans sa dernière partie. Il n’en reste quand même un film grandement appréciable et un bon coup de stress pour les fans du genre.

4/5

Critique originalement postée sur Mikaelson.fr