Santa & Cie est un conte de Noël, un vrai, un film pour les enfants ou pour les adultes qui veulent retrouver leur âme d’enfant. Le premier mérite qu’on peut accorder à Alain Chabat est d’avoir su créer un univers féérique, une identité visuelle à une histoire forcément un peu folle qui n’est sans évoquer le cinéma de Tim Burton mais en version lumineuse. C’est suffisamment rare dans le cinéma français pour souligner cette prouesse. Si, visuellement, tout n’est pas totalement réussi, cela reste tout à fait honnête.
Comme toujours avec Alain Chabat, le film mélange esprit bande-dessinée, humour absurde et passages totalement délirants. C’est parfois très drôle, parfois bien moins percutant que dans ses précédentes réalisations, mais l’ensemble reste globalement pertinent. On reprochera principalement au film sa difficulté à se réinventer au fil d’une intrigue paresseuse une fois les personnages présentés et la situation posée. L’ensemble tourne parfois à vide et certaines directions prises par l’histoire ne sont pas toujours très heureuses.
Mais l’entreprise est généreuse et sincère, délicieusement naïve, parfois piquante sur notre société (le regard de l’étranger innocent incarné par le Père-Noël est forcément une bonne idée mais on regrette qu’elle n’aille pas plus loin parfois, notamment dans l’inévitable « qui est le plus fou des deux ? »). Le film ne parvient peut-être pas à être une totale réussite car il ne va pas au bout de ses intentions, mais il est assurément divertissant, amusant et sait rallumer notre âme d’enfant.