Sur la famille et pour la famille, Sauvez Willy se concentre sur le déracinement d’un jeune garçon qui trouve son alter ego dans un orque maintenu malgré lui en captivité. Et tout l’enjeu du métrage consiste alors à mettre en scène l’apprivoisement réciproque d’une même nature fougueuse et aisément fugueuse qui ne supporte pas l’autorité extérieure. Nous retrouvons ainsi une thématique quelque peu similaire au film actuellement en salles, Nevada : une thérapie qui doit permettre au criminel de dompter son énergie en domptant celle d’un animal sauvage. À partir d’acteurs convaincants et d’une réalisation plutôt efficace, Simon Wincer donne vie à cette reconstruction en miroir, aidé par la somptueuse composition musicale de Basil Poledouris : de nombreux plans viennent immortaliser l’évolution de la relation entre Jesse et Willy, jusqu’à cette image saisissante où l’orque saute par-dessus la digue et son jeune ami, symbole de la liberté comme cadeau du ciel. En dépit de quelques lourdeurs dramatiques, Sauvez Willy reste un divertissement de qualité, aussi inoffensif qu’attachant.