Sur la route

Cela se suit.

L'idée de base est bonne mais le traitement est décevant : les révélations sont mal diluées, mal rythmées, ce qui laisse de gros temps morts parfois entre deux informations importantes ou au contraire, peu de temps pour digérer une info parce que la suivante arrive vite ; les conflits sont mal gérés, on passe trop vite à la violence et puis plus rien, la tension s'aplanit ; la fin est très mal amorcée, ça manque de liens, d'indices qui permettraient d'avoir un doute et ça paraît improvisé, comme si les auteurs avaient cette idée de conclusion à la dernière minute. Mais il reste de bonnes choses, parfois frustrantes, comme ces occasions manquées, le discours sur la famille, bien que pessimiste, reste intéressant.

La mise en scène est également correcte ; bon, je n'accroche pas du tout au fait qu'on commence par le milieu avant de revenir en arrière et tout découvrir chronologiquement (c'est une manière facile de créer de la tension et des attentes et c'est gratuit narrativement), pour le reste, le montage fonctionne ; le découpage des scènes d'action (combats) est correct. La photographie est plaisante, l'auteur filme bien son décor post-apocalyptique (dommage qu'il n'insiste pas davantage, d'ailleurs le retour à la normale n'est pas assez contrasté, ce qui est regrettable tant scéniquement que narrativement) ; on a droit à quelques angles de vue bien trouvé, notamment (et tout simplement), les plans de profil de la voiture qui permettent de se situer mais aussi de rappeler la situation. Les plans de nuit sont très bien éclairés aussi, on voit clairement les acteurs, la voiture, le décor, mais on garde la sensation d'être en pleine nuità. Le duo fonctionne correctement : pas la meilleure des alchimies ni une complémentarité physique marquante, mais ça reste un duo sympa. Les maquillages sont très bien réalisés (le sang, le sang lavé, les hématomes, les bosses), et puis ça sent bien la poussière, c'est sale comme il se doit. Les acteurs font du bon boulot.

Bref, ça se regarde, mais on ne peut s'empêcher d'être déçu.