Ce qui est bien dans Selma, c'est que ce n'est pas un biopic classique sur la vie d'un des militants les plus célèbres du XXe siècle mais bien le récit des événements qui ont mené à la marche de Selma, en 1965. Cinquante ans plus tard, l'actualité nous rappelle en permanence que le devoir de mémoire n'est pas inutile, que les discriminations pullulent dans notre société au quotidien et, donc, que le combat de MLK n'est - hélas - toujours pas gagné.
Ce qui est moins bien, en revanche, c'est le traitement choisi par Ava DuVernay. Trop lisse, trop conventionnel, trop long, ce film arrive après d'autres qui avaient déjà fait le job comme The Butler ou Mandela. La seule scène qui m'a vraiment secouée et sortie de mes rêveries est - bien entendu - celle où les marcheurs pacifiques sont passés à tabac par la police locale, haranguée par une foule haineuse de Blancs racistes. À part ça, c'est plutôt plat!
De temps en temps, une apparition fait sourire, comme celle de Tim Roth assez inspiré dans le rôle du détestable George Wallace, gouverneur d'Alabama. D'ailleurs, les acteurs dans l'ensemble incarnent leur personnage de façon convaincante. Mais cela ne suffit pas à nous emballer!
Mention spéciale tout de même à la BO qui porte les moments dramatiques, on comprend pourquoi Glory a reçu l'Oscar de la meilleure chanson originale.
Tout n'est donc pas à jeter dans le film mais, à part pour illustrer un cours sur la discrimination raciale, je ne le reverrai pas probablement pas.