Une ancienne soldate d'élite, revenue d'une mission qui l'a profondément marquée, revient chez sa mère et sa soeur à Nice, et travaille maintenant pour l'opération Sentinelle, c'est-à-dire la défense du territoire contre d'éventuelles attaques terroristes. Un soir, accompagnant sa soeur en boite de nuit, elle va se rendre compte qu'elle n'est pas revenue ; elle a été violée et battue, et elle va se mettre en tête de la venger.
Après La terre et le sang, Sentinelle est lui aussi proposé sur Netflix, mais après avoir eu sa sortie française annulée. L'un de ses atouts est clairement sa durée, 75 minutes sans le générique de fin. Mais il faut bien remplir ce temps, et on sent que Julien Leclercq galère comme c'est pas permis pour ajouter du contenant au personnage de Olga Kurylenko, mais à quoi bon car c'est généralement détruit par les nombreuses incohérences du scénario. Déjà, on sent qu'elle souffre de stress post-traumatique à la suite d'une mission dans un pays arabe où un enfant s'est fait exploser. On insiste sur le fait qu'elle prend des pilules, donc qui peuvent affecter ses compétences, donc à remettre en cause ses capacités sur le terrain. Alors comment expliquer qu'elle peut tabasser un mec qui engueule une femme sur une plage, mettre en joue des civils, ou manquer de tuer un autre gars juste parce qu'il porte une capuche ? A ce niveau-là, c'est une sanction disciplinaire, un rappel à l'ordre, tout va bien. Ensuite, pourquoi laisser tomber sa soeur en boite de nuit alors qu'elle a des doutes sur les types qu'elle rencontre, sauf à vouloir coucher avec une femme, donc c'est que sa frangine ne l'occupe que peu. Puis, lors de l'agression puis de la volonté de se venger, elle trouve la baraque du type qui l'a agressée ; elle y rentre comme dans un moulin, aucune sécurité ! Et c'est comme ça durant 75 minutes, avec des scènes de combat qui sont bien chorégraphiées, mais dont les éléments des décors semblent bien disposés de façon à ce qu'elle se sert de tout ou peut frapper avec : c'est également le cas. Sans oublier une téléportation Nice-Paris à rendre jaloux la téléportation de Son Goku.
Si j'ai une chose à sauver dans ce naufrage scénaristique, je ne parle pas du pseudo-twist, c'est l'implication visible de Olga Kurylenko, qui a dû apprendre à se battre et est clairement crédible. Notez bien que c'est le seul personnage qui sera développé dans le film, car je ne sais pas qui joue dedans...
Après avoir fait tourner Jean-Claude Van Damme dans Lukas, Julien Leclercq a voulu retourner dans de l'action bête et méchante, mais ce qui fonctionnait dans les années 1980 ne fonctionne plus de nos jours, car on demande un minimum de background.
Ce que j'espère pour le réalisateur, dont j'avais bien aimé Braqueurs, c'est que Netflix lui file du fric pour qu'il puisse tourner le projet de ses rêves, à savoir le biopic sur Alain Prost. Car Sentinelle a été un gros succès sur la plateforme, mais je ne vois pas trop pourquoi en fait...