Sérail
6.1
Sérail

Film de Eduardo de Gregorio (1976)

Intrigué par la présentation du réalisateur sur Mubi et par le résumé de l’œuvre, je me suis laissé tenté. Et franchement c'était vraiment bien. Je ne sais même pas réellement dans quel genre classer le film. On a un anglais qui va visiter une maison de campagne, il rencontre une fille qui semble un peu délurée au beau milieu de cette immense baraque et qui le fait visiter. Il veut la revoir, il y retourne, mais aucune trace d'elle, mais une femme et une gouvernante sont présentes et disent n'avoir jamais entendu parler de l'autre fille. Forcément il est intrigué et nous aussi, spectateurs...


On en sait un peu plus que le personnage principal, mais guère plus, on voit qui tire un peu les ficelles, mais comme le personnage on ne sait pas vers quoi elles sont tirées, on ne voit pas le but. Et ça donne une réelle ambiance au film, qui est bien que jamais réellement fantastique, vraiment étrange. On se croirait presque dans une nouvelle de Poe, l'aspect sensuel déviant en plus. Et c'est là que le film est difficile à caractériser, le film arrive à être dérangeant, sensuel par moment, notamment lors d'un récit d'un coït, on ne voit jamais grand chose (on a juste une fille nue à un moment) comparé à un film de Jésus Franco, ou comparé à d'autres films italiens du même genre. On ne franchit comme dit jamais réellement la porte du fantastique, mais pourtant l'ambiance, l'angoisse, le malaise sont là. Ils se développent.


Raconter le film ne sert trop à rien étant donné qu'il ne se passe pas grand chose, c'est juste un type (et le spectateur aussi) qu'on mène en bourrique avec toujours le même genre d'artifices et où on ne fait que se demander ce qui peut bien être la cause de tout ce bordel.


La mise en scène fait forcément beaucoup, il y a les scènes où il tape sur sa machine à écrire que je trouve juste géniales, il écrit un roman, mais ça semble plus être des hypothèses sur ce qui se passe dans la maison... Et la manière avec laquelle les textes, les questions s'enchaînent est enivrante.


Bref, c'est un peu objet cinématographique, une expérience des plus intéressante et captivante, mais qui ne plairait (lapalissade) sans doute pas à tous étant donné sa particularité. Faut aimer que le réalisateur joue avec nous et avec notre envie de savoir.


Il faut noter que la copie présente sur Mubi est pas top, le film est tourné en anglais et français et les parties en anglais ne sont quasiment pas sous titrées (seule la première ligne des sous titres est parfois visible, sans doute à cause d'un mauvais rognage de l'image à l'encodage).

Moizi
8
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2017

Critique lue 463 fois

5 j'aime

Moizi

Écrit par

Critique lue 463 fois

5

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Moizi
2

Vos larmes sont mon réconfort

Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...

le 21 déc. 2019

487 j'aime

48

Prenez le temps d'e-penser, tome 1
Moizi
1

L'infamie

Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...

le 29 nov. 2015

303 j'aime

146

Le Génie lesbien
Moizi
1

Bon pour l'oubli

Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...

le 4 oct. 2020

240 j'aime

61