Une pluie torrentielle s'abat sur la ville pendant sept jours interminables. Est-ce le déluge, la fin du monde ? Peut-être la fin du monde à l'américaine dans l'esprit d'un tueur en série. Se prenant pour Dieu exterminateur, il choisit ses victimes comme symboles des sept péchés capitaux.
À sept jours de son départ à la retraite, le lieutenant Somerset (Morgan Freeman) mène l'enquête, assisté de Mills (Brad Pitt). La traque passe par une immense bibliothèque, où Somerset se plonge dans La Divine Comédie, Les Contes de Canterbury et d'autres livres médiévaux illustrés de supplices, pour trouver l'inspiration.
Qui est le psychopathe ? N'est-il pas le marionnettiste, jouant à cache-cache avec Somerset, le senior blasé et Mills, le jeunot impulsif ? Quelle victime incarnera le péché du jour ? Dans des appartements suintants le sang et la vermine, les policiers braquent leurs torches dans l'obscurité grouillante des vices. Faisceaux lumineux essentiels et dérisoires des gardiens de la loi.
L'appartement des Mills tremble au passage de chaque rame de métro : ce monde mégalopole vacille, proche de l'effondrement. Chaque jour un cadavre, plus ou moins mort, est découvert. David Fincher met brillamment en scène un thriller haletant et complexe, tordu à souhait, servi par des acteurs remarquables. L'histoire galope à l'abîme jusqu'au cinquième péché capital (la luxure). Ensuite, cela se gâte.
L'illuminé commet deux nouveaux meurtres et organise un bouquet final en quelques heures. C'est invraisemblable. Impossible de réaliser tant d'actions complexes en si peu de temps ! Dommage, car la confrontation finale se déroule en pleine campagne au milieu d'un réseau de centaines de pylônes et de transformateurs électriques. Un coup de Jarnac final a quatre cent mille volts.