A l'aube du XXIIème siècle, la population mondiale atteindra les onze milliards d'êtres humains selon les projections de l'ONU. Ce constat catastrophique est devenu une source intarissable d'idées pour les scénaristes du 7ème Art. Dernièrement, Ron Howard en adaptant "Inferno" de Dan Brown ("Da Vinci Code") plongeait le spectateur dans le monde opaque et encore méconnu du Transhumanisme vu ici comme un remède pire que le mal qu'il est censé guérir. L'ouvrage de Brown allant bien plus loin dans le pessimisme par rapport à la timide version ciné d'Howard, posait une question cruciale : Jusqu'où peut-on aller pour sauver l'humanité d'une surpopulation destructrice ? Le réalisateur norvégien Tommy Wirkola ("Dead snow") va, lui, se servir du postulat de l'explosion démographique pour proposer sa vision avec le film intitulé : "What happened to Monday" rebaptisé chez nous "Seven sisters". A partir d'un générique quasi-documentaire fait d'images d'archives démontrant la mesure du péril à venir, Wirkola nous fait découvrir une mégalopole européenne au design à la fois high-tech (futur oblige !) et anachronique (certains immeubles ressemblent aux décors baroques du "Blade Runner" de Ridley Scott) ; une ville sale et vieillie par la pauvreté dans un état policier européen où la loi dite de "l'enfant unique" a été décrétée depuis une trentaine d'années. Tout contrevenant verra son enfant lui être enlevé. Le réalisateur ne s'attarde pas sur les sentences des parents mais plutôt sur celles des enfants qui sont immédiatement amenés vers un centre de stockage cryogénique. Ces petits êtres innocents seront plongés dans un sommeil artificiel jusqu'à des jours meilleurs. Ce combat pour le salut de l'humanité est mené par le Dr Cayman (Glenn Close veillie pour l'occasion, enfin je crois !) personnalité à la froideur impressionnante, véritable messie transhumaniste à la tête du "bureau" s'apparantant au "Big Brother" de Georges Orwell. Wirkola va recentrer son récit sur les conséquences de cette loi totalitaire en nous présentant le résultat d'une farouche résistance à savoir, les sept soeurs Settman (dont tous les rôles incombent à l'excellente Noomi Rapace). Depuis trente ans, cachées et éduquées par leur grand-père Terrence Settman (Willem Dafoe), les sept soeurs vivent recluses dans un appartement. Une longévité rendue possible par une discipline de fer et de nombreux sacrifices que le réalisateur nous dévoile par flashbacks. Chaque soeur a une identité propre dans son refuge et se voit affublée d'un nom de jour de semaine correspondant au jour de sortie. Sept femmes, sept caractères différents mais à l'extérieur des murs de leur cocon, une seule personne existe, elle se nomme Karen Settman. Mais la disparition soudaine de Lundi viendra enrailler une machine de propagande aussi terrifiante qu'inhumaine. Loin des Teen movies formatés genre "Hunger Games" ou "Divergente", "Seven sisters" s'impose comme une dystopie à l'univers violent, au discours politique jusqu'au boutiste, alternant avec brio les scènes intimistes et les scènes d'action, le tout transcendé par la prestation magistrale de Noomi Rapace au jeu "schizophréniquement" génial !

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le 12 sept. 2017

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