We're not bad people. We just come from a bad place.
Shame traite, comme chacun le sait, de l'addiction au sexe de Brandon, cadre new-yorkais dont le boulot semble être très prenant. Peu enclin aux relations amoureuses, il se complaît dans son mode de vie jusqu'à ce que sa sœur débarque et bouleverse sa routine, l'empêchant d'assouvir ses désirs par sa présence.
La principale attraction de ce film est évidemment Fassbender. Acteur de qualité, il porte le film sur ses épaules. J'ai été particulièrement convaincu par les scènes mettant en avant le sentiment de frustration qui le parcourt, lorsque son addiction prend le dessus mais qu'il doit y résister car sa sœur est dans les parages. L'acteur délivre une belle performance, mais il n'est malheureusement pas soutenu par une Carey Mulligan bien fade qu'on ne saisit pas bien. Que veut-elle ? Que recherche-t-elle ? On n'en est pas bien sûr. Et puis l'actrice n'a pas un jeu tip-top non plus, il faut le dire.
A contrario de ce que j'ai majoritairement lu, j'ai trouvé la photographie du film très bien adaptée. Ce côté froid et impersonnel que donne McQueen à New-York sied parfaitement au film à mes yeux. Brandon est comme dans une prison à ciel ouvert. Rien ne l'attire, tout semble bien épuré, sans relief et seul le sexe permet d'animer son quotidien métro-boulot-dodo.
Le film dépeint bien, à mon sens, la situation d'addiction et de mal-être dans laquelle se trouve Brandon bien qu'on mette du temps avant de voir une réelle différence entre son comportement et celui que pourrait avoir un homme riche mais solitaire sans pour autant être accro au sexe.
Le principal reproche que je fais au film est un début de ce qui m'a saoulé dans 12 Years a Slave. McQueen a besoin d'un meilleur scénariste, clairement. Le film est la succession de scènes presque indépendantes les unes des autres. On a l'impression qu'il aurait pu être monté dans un ordre différent sans que ça ne change rien à l'histoire. Le tout manque cruellement de liant. C'est moins marqué et marquant que dans 12 Years a Slave, mais le fait que ce qui s'est passé un jour soit oublié le lendemain donne un côté un peu vain au film.
Intéressant bien qu'imparfait, Shame ne fera pas date mais a tout de même belle allure dans la filmographie d'un Fassbender toujours aussi impeccable.
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