Shame par Mr_Kir

Faire un film sur un accro au sexe perdu dans la grande jungle new-yorkaise, l'idée était alléchante sur le papier et je suis allé voir ce film avec pas mal d'espérances. Après visionnage, on peut dire que j'ai été assez déçu. Même si le film possède certaines qualités, il demeure cependant très inégal.

Car tout cela commence bien, la photographie est top (la ville de New-York, prison du 21ème siècle, avec ses métros sombres, ses bars lumineux, ses grands appartements vides avec leurs froides baies vitrées), les acteurs se donnent (au risque de l'écrire une fois de plus, oui, Michael Fassbender livre une grande performance) et le scénario avance tranquilement mais sûrement. Enfin c'est ce qu'il semble...

Car c'est ensuite là où la machine se grippe et où l'ensemble du film commence à patiner. Certaines scènes rajoutent à cette impression de surplace par leur longueur (en particulier celle du bar où Carrey Mulligan chante), la vie de Brandon (le personnage principal) ne reflète pas assez le malaise d'un véritable accro (on a seulement l'impression qu'il s'agit d'un amateur régulier de l'art de la chair, mais pas non plus d'un cas pathologique). Pas de crescendo, le film cherche son deuxième souffle...

...Qu'il va enfin trouver dans la dernière demi-heure, la meilleure partie du film sans aucun doute, où effectivement le malaise est bien là. Par opposition, l'heure précédente se révèle alors encore plus creuse et décevante et c'est vraiment dommage. En fin de compte, Shame m'a laissé une impression mitigée de par son irrégularité: on sent le talent mais aussi, hélas, un certain gâchis. La seule régularité du film aura été l'époustoufflante performance de Michael Fassbender, véritable fil rouge qui nous permet de rester en haleine.