Pendant la première demi-heure, j'ai cru voir dans ce "Jeu d'ombres" un copier-coller du "Sherlock Holmes" premier du nom. Certes, les lieux et les situations ne sont pas les mêmes, mais bon, au final le film repose sur cette même ambiance grisatre de la Belle époque, ainsi que sur les scènes de tatanes nerveuses et gaudrioleries de l'ami Robert Downey. J'avoue d'ailleurs qu'au début, j'ai même crains le rejet par effet d'accumulation. Cependant, il n'en fut rien car - je pense qu'on se doit bien de lui concéder cela à l'ami Guy Richie - même sans fond il peut emporter la mise par son envie et son dynamisme. Je trouve même que ce second volet des aventures du célèbre détective est mieux maîtrisé dans son aspect azimuté. Certes, c'est toujours aussi nerveux et speedé, mais un peu moins épileptique. En plus, je trouve qu'ici Richie va même jusqu'à tourner ses effets de réalisation en dérision, et j'avoue que ça ne m'a pas fait pas de mal de constater qu'encore aujourd'hui un film grand spectacle sait encore ne pas trop se prendre au sérieux comme c'est le cas ici. D'ailleurs, à ce titre, Downey Jr. et Jude Law sont totalement dans le ton : très complices à l'écran, ils se lâchent facilement mais sans jamais perdre le contrôle. Tant mieux, parce que finalement, ça a l'air d’être la philosophie du film. Richie se lâche dans beaucoup de trips steam-punk sans rentrer dans l'invraisemblable ; il joue avec l'Histoire et les décors mais en en respectant la logique ; et surtout il déploie une réelle inventivité dans ses effets visuels, mais en veillant bien à se renouveler en permanence et cela dans un souci exacerbé de respect du rythme. Alors après, on pourra toujours rester un peu dubitatif face à ce que l'ami Ritchie a fait de cette figure emblématique qu'est Sherlock Holmes, mais bon... Après tout, c'est aussi respecter la légende que de se la réapproprier et de l'enrichir par son propre univers. Donc, après tout, pourquoi pas... Certes on pourrait résumer le film à un vaste exercice de style, mais le fond « Sherlock » permet de faire passer la pilule. Le plaisir était simple mais au final il était quand même là. En cette période de vache maigre je ne me plains donc pas et je dis merci...

lhomme-grenouille
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le 13 oct. 2017

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