Le premier opus était sympathique. Pas incroyable mais assez drôle, avec un bon casting et évidemment, une belle réalisation comme seul Guy Ritchie sait en proposer. Ce second épisode était donc forcément attendu au tournant pour savoir si oui ou non, il allait valoir le coup de suivre avec intérêt cette nouvelle franchise. La réponse est, à mon sens, un grand Oui.

D'abord parce que Robert Downey Jr. et Jude Law sont franchement bien à l'aise dans leurs personnages de Holmes et Watson. Les deux compères s'en donnent à coeur joie et on sent que derrière la caméra, on s'amuse comme des enfants. Les péripéties sont bien plus intéressantes dans ce second opus qui nous emmène en France, en Allemagne, en Suisse, sans jouer les cartes postales ambulantes. Paris est sale, l'Allemagne est au bord de la crise, la Suisse est mondaine et destinée à blanchir pas mal d'argent, rien n'est caché. Les vieilles voitures qui pétaradent, les soirées Poker qui tournent mal, les clans de bohémiens... Tout cela dans les mains du réalisateur de Snatch, cela fait des étincelles (et du slow-motion).

Guy Ritchie n'a rien perdu de son talent et si comme dans le premier opus, il est un peu utilisé avec parcimonie ici (le monsieur ayant un style bien spécial qui n'est pas forcément grand public), la seule scène de la fuite en forêt est un véritable Curriculum Vitae et une preuve du brio dont est capable ce monsieur. Reste à parler de l'histoire : Sherlock cherche Moriarty, classique. Elle tient la route, aucun truc n'est trop tiré par les cheveux, mais un seul problème se pose : la série télévisée anglaise actuelle.

Celle-ci est arrivée entre le premier film et celui-ci. Entre-temps, elle a fait dans l'originalité avec ses textes apparaissant à l'écran, ses accélérés dénouant les mystères que seul Holmes pouvait déceler et son monde contemporain. Du coup, la comparaison est impossible à éviter. À ce petit jeu, la série télévisée gagne haut la main grâce à de nouvelles idées, alors que le film ne fait finalement que claquer la carte rare et passionnante, mais pas incroyable, du "film de divertissement intelligent". Il y a de très bons acteurs, d'excellentes scènes et on ne s'ennuie pas une seule seconde pendant les 2h07 du film mais malgré tout, il y a un meilleur Sherlock en ville. Heureusement, il semblerait qu'il y ait de la place pour les deux chez les amateurs du genre. C'est le cas pour moi, en tous les cas.
Skywilly
7
Écrit par

Créée

le 13 févr. 2013

Critique lue 209 fois

Skywilly

Écrit par

Critique lue 209 fois

D'autres avis sur Sherlock Holmes : Jeu d'ombres

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
TheScreenAddict
2

Critique de Sherlock Holmes : Jeu d'ombres par TheScreenAddict

Tout aussi bourrin et décérébré que son prédécesseur, déjà signé par un Guy Ritchie en roue libre, Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres vient s'ériger comme le nouveau modèle de la disette créative...

le 25 janv. 2012

55 j'aime

24

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Torpenn
3

Comics de répétition

Le premier épisode, malgré les abominables saloperies de mise en scène de Guy Ritchie se laissait presque regarder grâce au charme du couple principal, au frais minois d’Irene Adler, à un Mark Strong...

le 27 sept. 2012

54 j'aime

18

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Hypérion
5

Super Sherlock, le retour.

Illustrer la lutte intellectuelle entre deux génies dans le cadre d'un blockbuster se devant d'être accessible à tous. Énoncé ainsi l'exercice est casse gueule au possible. Alors plutôt que d'essayer...

le 15 févr. 2012

33 j'aime

12

Du même critique

Les Exploits d'un jeune Don Juan
Skywilly
3

Ni bien écrit, ni franchement intéressant...

Vous aussi, les profs de français vous ont bassinés avec le grand poète qu'est Guillaume Apollinaire ? Si ce titre noble n'est clairement pas à redéfinir, tant Alcools prouve qu'il est mérité, il ne...

le 10 févr. 2013

6 j'aime

Bébés
Skywilly
8

Trop meugnon !

Ce film produit par Chez Wam, la société d'Alain Chabat, est un petit documentaire d'une heure et vingt minutes sur la vie de quatre bébés nés sur différents endroits du globe. L'Amérique du Nord, le...

le 11 févr. 2013

5 j'aime

Babylone
Skywilly
5

Théatre sans mise en scène

Babylone est en deux grands actes camouflés en une seule prose, sans chapitres ni respiration forcée de la part de l’auteure pour son lecteur. La première nous raconte l’histoire d’Elizabeth ayant...

le 7 déc. 2016

3 j'aime