"L'indicible, c'est de la tarte à la crème pour paresseux." (A.D. Rosenman)

Un travail de titan, douloureux, pénible et long, très long, pour aboutir à un chef-d'œuvre magistral (je n'ai trouvé que la redondance, désolée), jamais égalé à ce jour et qui ne le sera probablement pas.

Point d'images d'archives pour nous extorquer des larmes ou du vomi, non, seulement un retour au présent, une "reviviscence" (revenir à la vie). Lanzmann est allé chercher, plus de dix ans durant, ces Zondercommandos*, ceux qui ne voulaient, ou ne pouvaient pas parler. Ils les a retrouvés, il les a mis devant sa caméra, allant jusqu'à les obliger, parfois, à revenir sur le lieu de l'horreur absolue. Avec une mise en scène d'une rare poésie, des moments d'émotion intenses et de véritables scènes de suspens (oui, oui, comme dans un polar).

Ne misez pas trop sur le radicalisme de Lanzmann, si certains témoignages de déportés sont entrecoupés de témoignages de Nazis, ce n'est que pour mieux démontrer ce dont est capable l'Humanité : le pire, comme le meilleur.

Faites comme moi, abordez Shoah d'un point de vue littéraire et artistique, pas d'un point de vue historique ou politique, vous n'en sortirez que grandi.

Accessoirement, profitez-en pour faire un petit travail de mémoire en regardant Shoah, plutôt qu'en racontant allègrement, ici, de la merde sur "Mein Kampf", que vous n'avez même pas lu, bande d'indécents crétins. Plongez-vous également dans un dictionnaire, afin d'apprendre à utiliser convenablement les mots massacre, génocide, juif, nazi...

Zondercommandos* : les Sonderkommandos (initialement, Krematoriumskommandos, les commandos du crématoire) étaient des unités de travail dans les camps d'extermination, composées de prisonniers, Juifs dans leur très grande majorité, forcés à participer au processus de la solution finale**. Le mot vient de l'allemand et signifie unité spéciale.

Solution finale** : qu'il n'en reste plus une trace.

Et cessez de dire que vous n'avez pas le courage de regarder, parce que c'est trop dur et/ou trop long, c'est pas à vous que c'est arrivé, merde !
palouka
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le 28 juin 2011

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palouka

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