Attention spoilers
Shutter Island est sympathique à regarder, on ne s'y ennuie pas. Seulement malgré une très bonne ambiance, les imbrications de réalité et de délire sont assez flemmardes. La ou Sixième Sens soignera la quasi totalité du film en cohérence avec la vision qu'on a au début et à la révélation de la fin, Shutter Island se contentera de faire un début policier et une fin psychiatrique avec un bout de cohérence entre deux. De ce fait, le début est parfois incohérent par rapport à la vision psychiatrique qui a pour prétention d'être la vérité. Pourquoi un patient aurait-il écrit RUN sur son carnet ? La folie ? Pfff, vous employez les mêmes arguments que les psychiatres s'ils avaient été les méchants du début. Pourquoi le "héros" aurait-il pris le ferry en début de film ? Une mise en scène ? Là aussi c'est de la mauvaise foi, on a laissé le héros s'aventurer dans une caverne à ses risques et périls en pleine tempête, mais vas-y qu'on le fait sortir de l'île par PUR hasard au moment ou le téléspectateur débute le film, en prenant bien soin de lui en lui filant un faux flingue un uniforme, une insigne,...
En un mot le scénario est artificiel.
Cela dit, le renversement de situation est bien illustré au moment où il a lieu et on s'incarne aisément dans la peau du personnage. Bon il a quelques accès de folie au début qui laissent perplexes, mais on s'y attache. Ce qui est un peu étrange, et qui est à mon sens l'une des seules indications de la fin au début du film, c'est la femme du protagoniste qui se met à saigner (on aura un peu plus tard la petite fille qui voulait être sauvée, qui pour le coup marquera une ambivalence d'interprétation entre le passé en camp de concentration et le passé traumatisant familial du personnage, là c'était bien trouvé).
Un film à regarder entre ami(e)s, sauf si vous avez la phobie des rats, et du gaspillage d'allumettes (eh oui, troisième élément qui relie le début et la fin :p ).