J’en avais déjà entendu parlé, j’avais été tentée, mais maintenant qu’il a été récompensé aux Césars, je l’ai enfin regardé ! De plus, en Terminale, j’avais fait un voyage scolaire pour la philo, où on était retourné sur les traces de Nietzsche, justement à Sils Maria. Mais c’était l’hiver et on était resté près du lac et non dans les montagnes, donc je n’ai pas reconnu grand chose même si l’ambiance avait quelque chose d’aussi immobile que dans mes souvenirs.
Maria Enders (Juliette Binoche) est dans le train qui l’emmène vers Sils Maria lorsqu’elle apprend la mort de son vieil ami Wilhelm Melchior. Lorsqu’elle avait 18 ans, elle avait joué dans l’une de ses pièces. Elle y incarnait une jeune femme Sigrid, dont tombait amoureuse Helena, plus âgée, la poussant au suicide.
Âgée de 40 ans, Maria se voit proposer de rejouer la pièce, mais incarnant cette fois Helena, ce personnage qu’elle avait tant détesté dans sa première prestation.
Après de nombreuses hésitations, elle accepte le rôle et le répète avec son assistante Val (Kristen Stewart, très juste dans ce rôle) qui lui donne la réplique, l’encourage, la soutien dans tous ses doutes.
Le film est assez lent, oscillant entre la vie réelle, centrée uniquement sur Maria Enders et ses soucis ; et la pièce qui est répétée, qui semble presque se jouer dans la vraie vie. Les amateurs d’actions n’y trouveront sûrement pas leur compte, mais les amateurs de théâtre, de poésie et d’interactions humaines, oui. J’ai bien aimé l’ambiance, même si j’ai préféré le personnage de Val à celui de Maria, trop égocentrique et parfois un peu fade.
La prestation des actrices en revanche est nickelle, et j’ai bien aimé les mélanges de langues de cette production française-suisse et belge, et les langues anglaises, françaises et allemandes qui se mélangent.
Un très joli film, poétique et photographiquement très réussi, que je recommande chaudement (mais je préviens encore, ne vous attendez pas à une action démentielle!)