S'il est vrai que le film a un côté de livret mode d'emploi pour micro-onde, il s'agit en réalité d'un froid jeté, d'une glaciation de nos émotions, allant jusqu'à l'irréalité et l'incompréhension. Tout l'esthétisme du film, l'absence de bande originale, sa photographie léchée, son décor urbain ou boisé, sa mise en scène prosaïque, enjoint le caractère inéluctable d'un fait profitable et nauséabond... et qui se poursuit.


Bercé d'un cynisme contemporain, lui aussi apparemment inéluctable pour évider la réalité, pour la désincarner, la désenchanter, il n'est pas qu'un film sur le fantasme et l'ordre économique culturel dominant de la sexualité (par une extrapolation sociale, par la fantasmagorie certes). Il est aussi une démonstration par l'absurde, un film sur le consentement du fait de son inexistence. Et cette inexistence justifie l'oeuvre - oeuvre qui oublie volontairement d'avoir une vision un peu plus morale ou frontale pour contrebalancer ce thème destructeur du non-consentement (qui peut devenir une forme de consentement en soi à condition d'un préalable).

Créée

le 8 sept. 2013

Critique lue 566 fois

7 j'aime

4 commentaires

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 566 fois

7
4

D'autres avis sur Sleeping Beauty

Sleeping Beauty
SlashersHouse
7

Descente aux enfers.

Alors que tout le monde n'a de cesse de décrire The Human Centipede comme étant quelque chose de malsain et immoral, d'autres productions, sans la moindre tâche de sang ni le moindre effet-spécial...

le 2 nov. 2011

31 j'aime

8

Sleeping Beauty
Kenshin
5

"I'd really like to suck your cock right now" "Alleluhia"

Ah nous revoilà. J'espère que ça va bien chez vous, écoutes on va de suite revenir au tu, c'est pas cette coupure qui aura amoindri les liens que nous avions tissés. Alors voilà, je suis malade sais...

le 19 juil. 2012

19 j'aime

8

Sleeping Beauty
Cupcake
6

Pourquoi? Comment ?

Il y a des films que soit l'on adore, soit l'on déteste. Sleeping Beauty n'en fait pas partie. Il y a des films où l'on est perdu à la sortie du cinéma. C'est le cas de ce film. Peut être un peu...

le 21 nov. 2011

17 j'aime

3

Du même critique

Into the Wild
Andy-Capet
2

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les admirateurs de ce film qui m'insupporte. Que...

le 27 janv. 2014

66 j'aime

71

Disneyland, mon vieux pays natal
Andy-Capet
7

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

RoboCop
Andy-Capet
9

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

49 j'aime

38