Dans le hall d'un hôtel de luxe de Hong-Kong, Edward Snowden analyste pour la NSA attend les journalistes et la documentariste à qui il va raconter son parcours et livrer la plus grosse fuite de renseignements secrets de l'histoire moderne. Ce récit du patriote (de droite) qui va devenir un éléments subversif par attachement à ses valeurs morales en s'opposant a la toute puissance du complexe militaro-industriel ne pouvait que séduire Oliver Stone tant le parcours de Snowden semble proche d'un Ron Kovic de Né un quatre juillet et du procureur Jim Garrison de JFK.


Certes le film est compétent , Stone n'a pas perdu ce talent de chef d'orchestre qui fait graviter autour de sa vedette Joseph Gordon Levitt une galaxie d'acteurs confirmés ou en devenir : Rhys Ifans (Coup de foudre à Notting Hill) en mentor inquiétant de la CIA , qui évoque le Donald Sutherland de JFK, Timothy Olyphant (Deadwood, Justified) , Logan Marshall-Green (Prometheus) , Zachary Quinto (Star Trek) ,Scott "le clone" Eastwood et Nicolas Cage en spécialiste idéaliste du chiffrement, le récit de Snowden se suit sans ennui mais sans passion...


Le vieux lion n'a plus assez de colère en lui ou de substances dans le sang pour nourrir la rage et la folie qui en firent l'agitateur du cinéma US des années 90. On sent Oliver Stone orphelin d' un Robert Richardson (parti éclairé les films de Tarantino) ou d'un Pietro Scalia au montage pour dynamiser ce récit trop prisonnier des faits et du côté peu spectaculaire de la cybersurveillance et du data-mining même a grande échelle. En dépit de quelques éclats plus psychédéliques, la photographie du pourtant expérimental Anthony Dodd Mantle (Slumdog millionnaire, Rush) reste assez plate. Même dans ses moments les plus tendus le film n'a ni le rythme du thriller ni le coté poignant du drame que Stone , comme résigné illustre sans le transcender. Joseph Gordon-Levitt est bon mais peut-être trop respectueux de son modèle impliqué dans le film pour lui conferer l'envergure qu'un Costner ou un Cruise ont pu donner à leurs personnages sous la direction de Stone.


Conclusion : Porté par son sujet le Snowden d'Oliver Stone est un bon film mais manque de la force des grands films politiques brûlots de son auteur . Le vieux lion, assagi ne transcende jamais son sujet.

PatriceSteibel
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le 25 oct. 2016

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PatriceSteibel

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