Petits arrangements avec la vérité

150 femmes célibataires stigmatisées accouchent chaque jour au Maroc. Sofia est l'une d'elles dans le premier film de Meryem Benm'Barek qui semble emprunter la voie de la dénonciation des violences faites aux femmes avant de développer une thématique sociale plus complexe qu'il n'y parait de prime abord. Le film n'est pas exempt de défauts d'un pur point de vue cinématographique : faiblesse de l'interprétation à l'exception de la cousine de l'héroïne (incarnée par la très prometteuse Sarah Perles), mise en scène sans éclat, twist final tiré par les cheveux. Malgré tout, Sofia mérite l'attention au même titre que le tunisien La belle et la meute, par exemple, au sujet peu éloigné. Pour son intensité de thriller, son caractère ramassé (1h20 seulement) et pour cette dimension sociale élargie, on y revient, qui montre bien les petits arrangements avec la vérité (ou avec l'argent, ce qui revient au même) qui font des victimes collatérales et pas seulement dans la population féminine. En dépit de ses imperfections, il est à espérer que Sofia soit le plus largement vu et en particulier au Maroc.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2018 et Mon Festival de La Rochelle (2018)

Créée

le 2 juil. 2018

Critique lue 1.3K fois

8 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

8

D'autres avis sur Sofia

Sofia
Cinephile-doux
7

Petits arrangements avec la vérité

150 femmes célibataires stigmatisées accouchent chaque jour au Maroc. Sofia est l'une d'elles dans le premier film de Meryem Benm'Barek qui semble emprunter la voie de la dénonciation des violences...

le 2 juil. 2018

8 j'aime

Sofia
el_blasio
9

Mère Sofia

En présentant les conséquences dramatiques d’un déni de grossesse hors mariage au Maroc, Sofia sonde intelligemment les racines d’une société patriarcale. En début de film, un carton nous annonce...

le 29 sept. 2018

1 j'aime

Sofia
Christoblog
4

Aurait fait un très bon moyen métrage

Ce premier film de la réalisatrice marocaine Meryem Benm’Barek a de nombreux atouts, propres à séduire spectateurs et critiques : des sujets de société traitant âprement du Maroc contemporain...

le 19 sept. 2018

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13