Transférant son personnage de Solange de la toile Youtube à celle de la salle obscure, Ina Mihalache livre avec Solange et les Vivants un objet aussi maladroit qu'atypique. De sa source en réseau, ce premier long-métrage se narre en mille-feuilles, découpé par les êtres vivants qui le font exister, conduit par la voix déroutante et instable de Solange. Peu naturel de prime abord, le film finit petit à petit par séduire avec sa sincère absurdité, tantôt hilarante tantôt touchante, souligné même par quelques réelles envies de cinéma dans sa forme un brin nourrissonne. Les répliques font mouche, tandis que la galerie éphémère de marionnettes insolites nourrissent une protagoniste de plus en plus sympathique. Solange et les Vivants, trip égo hésitant et singulier, forge la mythologie épidermique d'un personnage publique entre fiction et réalité, décuplant la taille de l'écran pour chercher sa réponse à l'existence.
http://shawshank89.blogspot.fr/2016/03/critique-solange-et-les-vivants.html