Quand j'ai appris qu'il existait dans ce monde un western franco-italien avec Charles Bronson, Alain Delon et surtout Toshiro "fucking" Mifune, j'ai eu un début d'érection. On dirait un avengers des 70s dans lequel les films de Kurozawa, de Melville et de Leone ferait parti d'un même univers dans lequel leurs héros respectifs se réuniraient pour aller génocider du Comanche.
Pourtant au vu du nombre de notes sur Sens Critique, Soleil Rouge n'a pas l'air d'être le film culte qu'il sembait être. Et pour cause. Si le casting est alléchant, il faut bien reconnaitre que le scénario est assez peu crédible. Il semble que la principale motivation du scénariste était avant tout de réunir à l'écran deux figures mythiques de l'histoire de deux pays. Les cow-boys et les samouraïs. On dirait un peu un album de Lucky Luke. Genre, "Lucky Luke et le sabre du Samouraï".
Si le film est bel et bien un western, ce dernier prend parfois de faux-airs de comédie basé sur l'inévitable choc des cultures. L'Américain bourrain, sale et vulgaire VS le Japonais, fier, droit et distingué. C'est surement cet aspect qui emêche à "Soleil Rouge" d'être considéré comme un film "noble". Si le budget à quand même l'air conséquent, on est plus proche du film d'exploitation pop que de la grande fresque historique.
La réalisation est assez peu inspiré et la mise en scène manque parfois un peu d'idée. Pourtant au vu des icones présentes devant la caméra et des inspirations qui s'imposait ("le western spaghetti" et le "chambara japonais"), il y aurait eu matière à faire deux / trois scènes sympatoches. Mais non. Rien. Pas même à la fin.
On attendait un duel entre Alain Delon et Mifune, avec de la musique, des gros plans, de la tension. Un duel Sabre / Revolver. C'était évident. Ca devait arriver. Mais non. Mifune se fait buter comme une merde par trois balles dans le corps, et Bronson abat Alain Delon de la même façon qu'un chasseur abattrait un sanglier blessé. Pas une once de style ou de grandiloquence pour essayer de clore dignement un film moyen.
Heuresement que 30 ans après, Tarantino et son Kill Bill, sont venus arranger les choses en réunissant enfin ces deux genres, intrinsèquement liés de par leurs codes et de par les thèmes qu'ils abordent.
Mais qu'importe. Le film est "moyen" sur tous les aspects. Mais le simple fait de voir ces trois acteurs ensembles dans un même film suffit à le rendre sympathique. Ce n'est clairement pas le film qu'on retiendra de leur carrière, mais il a le mérite d'avoir existé. Dommage qu'il n'y ait pas eu un second volet avec Bruce Lee et Clint Eastwood...